Récemment propulsé en tête du classement ReverbNation à Paris, le jeune Sentinel Diego confirme que le 18e arrondissement est une terre fertile pour la scène rap. Son style fait bouger les lignes musicales et il serait difficile de lui coller une étiquette. Ce style si particulier, le jeune homme le doit à ses nombreux voyages à travers le monde.
Du Brésil à Cuba puis ici
Né à Salvador de Bahia au Brésil, il y a 27 ans Sentinel Diego découvre la France à l’âge de 2 ans. C’est dans le 18e que sa famille élit domicile. Son père n’est autre que l’ancien propriétaire du Club Club de Pigalle (rue André-Antoine). Le Slam, pratique artistique consistant à déclamer un texte poétique devant un public, est alors inconnu en France. C’est dans ce club qu’ont eu lieu les premières scènes Slam de France à la fin des années 1990. Un cadre très formateur où Sentinel Diego écrit ses premiers textes. Il n’a alors que 12 ans. À l’adolescence, il intègre le collectif Sexion d’Assaut, composé de jeunes talents issus majoritairement du 18e et du 9e. Mais Sentinel Diego doit quitter la France pour suivre son père parti vivre à Cuba pendant une année. Là aussi, le jeune homme s’imprègne des rythmes de cette île foisonnante en matière de musique. Le reggaeton qu’il y découvre, influence définitivement sa vision musicale.
De retour en France, Sentinel Diego revient s’installer dans le 18e bien sûr, « Il y a tout ici, il y a un mélange de culture, des marchés, des boulevards animés. Quand je vais dans un autre quartier je trouve ça fade. ». Le jeune musicien se fait désormais accompagner dans sa démarche artistique par son producteur PatK qui a monté le collectif « Jamen’s Band », groupe de musiciens aux influences diverses (Rock, pop...). Son EP de cinq titres, « Back to roots », en écoute libre et téléchargement légale, est riche de ces différentes influences. Sentinel Diego et son producteur, souhaitent mêler ces influences rap français / rap US avec le son live et dynamique du rock. « Notre leitmotiv c’est : ’’une autre vision du rap’’ ». Le jeune musicien définit lui même son travail comme « du rap conscient ». D’où le nom de scène Sentinel. Il cite en exemple des artistes comme Oxmo Puccino ou Féfé (Saïan Supa Crew) ou encore Blacko du groupe Sniper. Ces musiciens français sont connus pour leurs textes à la fois ciselés et résolument engagés.
Les habitants du 18e ont eu la chance de découvrir Sentinel Diego lors de la dernière édition de la Goutte d’Or en fête. « Le public était super, on a été très bien accueilli. C’était la première fois que j’avais mon nom sur les loges. » Son premier EP à peine sorti, Sentinel Diego a déjà de nombreux projets : « Ce qu’on vise pour 2013-2014, c’est faire du live et de participer à des festivals, à Montpellier, Bordeaux, etc. » Le jeune artiste prépare déjà son prochain album « Pour les puristes, on fera un titre ragga ».
Sentinel Diego sera en concert le 10 janvier au BackStage O’ Sullivans (92 bd de Clichy).
http://www.sentineldiego.com/
Photo : DR