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Le 18e du mois

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septembre 2017 / La Chapelle

Dojo de La Chapelle, salutation finale [Article complet]

par Stéphane Bardinet

Après cinq ans de négociations, c’est fini, le Dojo de La Chapelle ne rouvrira pas ses portes en septembre.

Contrairement à ce que Le 18e du mois relayait dans son dernier numéro, le 13 août 2017 s’inscrira comme le dernier jour de ce club de judo pas comme les autres, fondé en 1989 par Pierre Le Caer. C’est la triste fin d’un feuilleton long de cinq ans et qui, malgré les diverses pistes de relogement imaginées, ne débouche finalement sur rien. Un gâchis et une grosse perte pour l’arrondissement.

La décision de Pierre Le Caer fait suite à la conclusion d’un accord financier avec son bailleur. En effet, particularité du Dojo de La Chapelle, l’association était hébergée sous un bail commercial de neuf ans renou- velable, contracté par Pierre Le Caer. Ce dernier réclamait des indemnités d’éviction depuis l’annonce du projet immobilier voté en 2013 par la mairie de Paris. Le fondateur du club, âgé aujourd’hui de 70 ans, a accepté l’indemnité offerte après de longues tractations. Mais il ne cache pas son amertume, ni la tristesse de voir disparaître son club, auquel il s’est voué corps et âme pendant près de 30 ans.

Guerre d’usure

« Après cinq ans d’âpres négociations et une guerre d’usure menée par le bailleur social Efidis en charge du projet immobilier qui remplacera le Dojo, je vais prendre ma retraite, déclare le fondateur, mais le club est condamné et je regrette la tournure prise par les évènements car une solution de relogement eût été possible ; mais la volonté politique a fait défaut chez les acteurs du projet et la mairie. »

Une déchirure pour les familiers du club, les enfants, les parents et les pratiquants dont le plus âgé approche les 80 ans. « Notre petite communauté humaine se retrouve à la rue, conclut-il ; pour moi c’est une page de ma vie qui se tourne après m’être consacré au club sept jours sur sept et avoir réinvesti mes bénéfices dans le Dojo depuis 1989. ».

Le quartier et la ville perdent un club unique qui avait su garder l’esprit du judo originel, loin de l’approche « tout compétition » adoptée par la Fédération française de judo et contre laquelle Pierre Le Caer et d’autres professeurs se battent depuis longtemps.

Un combat qu’il continuera de mener depuis sa Bretagne natale, en particulier avec le Dojo de Brest où il a fait ses débuts.

Ce samedi 2 septembre, les membres du club se sont réunis une der- nière fois au jardin Ecobox, situé derrière le Dojo. Les élèves sont venus saluer une dernière fois leur cher M. Le Caer et la soirée s’est prolongée par un verre de l’amitié et un buffet où chacun a apporté un petit quelque chose. Merci M. Le Caer, l’esprit du Dojo de La Chapelle flottera longtemps sur le quartier.

Photo : © Stéphane Bardinet

Dans le même numéro (septembre 2017)