Peintre et graveur, Henri Landier est installé depuis soixante-dix ans à Montmartre, un quartier qu’il n’a quitté que pendant cinq années pour s’engager dans la Marine Son œuvre, composée de gravures sur cuivre, bois ou pierre, de peintures à l’huile ou d’aquarelles, est considérable. De nombreuses expositions lui sont consacrées un peu partout dans le monde et il organise chaque année une exposition dans son atelier de la rue Tourlaque, qui fête ses cinquante ans cette année. L’occasion idéale pour aller à sa rencontre et lui proposer de nous raconter son 18e.
L’atelier Lacourière
Mon père était ami avec Jean d’Esparbès, grand peintre de Montmartre avec Gen Paul. En 1953, quand j’ai manifesté le désir d’être peintre, il m’a proposé d’aller le voir. Il avait un atelier au 36 rue Saint-Vincent et quelques dépendances dans un grand jardin. Il a libéré un petit atelier de quatre mètres sur cinq dans lequel il n’y avait ni électricité, ni chauffage, ni eau : c’était vraiment une cabane de jardin. Là, j’ai côtoyé des écrivains et des poètes comme Marcel Aymé, Pierre Mac Orlan ou Roland Dorgelès.
À cette époque, à Montmartre, il y a avait encore beaucoup d’ateliers de peintres pas chers. Voilà pourquoi beaucoup d’artistes y sont venus. Le grand atelier de gravure connu mondialement par les artistes (...)
Photo : Victor Quintard