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novembre 2017 / Histoire

Les Poulbots, éternels enfants des rues de Montmartre

par Charline Vergne

Qui n’est jamais tombé sur un dessin représentant un gamin à la mine facétieuse, aux cheveux emmêlés et souvent vêtu de haillons ? Digne héritier de Gavroche, le personnage créé par Francisque Poulbot est aujourd’hui l’un des symboles de Montmartre.

Pour comprendre les origines de ce personnage, il faut s’attarder sur la biographie
de son créateur : Francisque Poulbot. Principalement connu en tant que peintre et illustrateur, l’artiste est né le 6 février 1879 à Saint-Denis, en région parisienne, et décédé à Montmartre le 16 septembre 1946. Guère intéressé par sa scolarité, au grand dam de ses parents qui étaient instituteurs, Francisque Poulbot s’est en revanche découvert très tôt un intérêt pour le dessin. Et chaque jour, il s’évertuait à rendre vivables les interminables heures d’étude imposées, avec la réalisation de nombreux croquis. Des caricatures d’enseignants, ou des représentations d’enfants
libres qui jouent dans la rue.


Sur les fortifs



En 1890, la famille du jeune garçon vit à Saint- Ouen, en banlieue parisienne. À cette époque-là, Francisque Poulbot fréquente les « fortifs » (ancien mur d’enceinte de Thiers démantelé dont le périphérique actuel suit le tracé) et traîne dans le « maquis », un bidonville où survivent dans l’indigence plusieurs centaines de personnes.
Cette misère devient une source d’inspiration pour ses dessins. D’ailleurs, peu de temps avant son échec à l’examen du baccalauréat, il envoie l’un d’entre eux à un journal illustré, Le Pêle-Mêle. Nous sommes en 1895 et il vient d’être publié pour
la première fois.
Par timidité, il renonce aux Beaux-Arts et boude les cours académiques, trop scolaires à ses yeux. L’artiste préfère continuer à se former par luimême. Et cela fonctionne puisqu’en 1896, il collabore avec quelques petites revues. Deux ans plus
tard, le succès se montre plus franc. Grâce à son reportage illustré de l’affaire de « Fort Chabrol », qui paraît dans le Gil Blas en 1899, il sort de l’anonymat. (Lire la suite dans le numéro de novembre 2017)

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