Le célèbre coiffeur et romancier raconte son enfance sur les pentes nord de Montmartre, le quartier où il est né et où il aime à revenir.
Comme toute la France, j’ai ri et pleuré en 1974 à la lecture d’Un sac de billes, récit des années les plus sombres de notre histoire vécues par un gamin juif, fils d’un coiffeur de la rue de Clignancourt. Trente ans après, Joseph Joffo avait su restituer la fraîcheur du regard d’enfant qu’il avait posé sur cette époque avant que la tourmente n’emporte son père, déporté en 1943 et mort à Auschwitz.
Joseph Joffo n’habite plus le 18e, mais sa vie et son œuvre s’enracinent dans le bas Montmartre où il est né en 1931. Sa mère avait quitté la Russie en 1905 après les pogroms d’Odessa et avait traversé toute l’Europe, jouant du violon dans les cafés pour vivre, avant d’atterrir rue Marcadet et d’épouser le père de Joseph, lui aussi rescapé du féroce antisémitisme du pays des tsars.
Joseph, dernier de leurs sept enfants, a grandi au croisement de la rue de Clignancourt et de la rue Simart : « À l’angle il y avait un grand bistro qui s’appelait le Clair de Lune. C’était le rendez-vous des brocanteurs. En face il y avait le salon de coiffure de mon père. Tous les petits juifs du coin, tous les brocs venaient s’y faire coiffer. À côté il y avait un restaurant roumain, c’était chez Philippe. Un peu plus bas un autre restaurant faisait de la cuisine polonaise, dont le patron venait manger chez Philippe. Un jour mon père lui dit : “Tu viens manger ici ?” et lui de répondre :“ Oui, c’est trop cher chez moi !” C’était un quartier où les gens se côtoyaient, se réunissaient, c’était vraiment assez extraordinaire »....
(Lire la suite dans le numéro de juin 2014)
Photo : © Tessa Chéry
Dans le même numéro (juin 2014)
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