Les parents d’élèves de cette école luttent pour le maintien d’un effectif d’enfants réduit dans les classes malgré la réorganisation du secteur en septembre prochain.
Rue de la Goutte d’Or, il y a deux écoles : l’une au 49bis, dite école polyvalente car elle comprend à la fois une école mater- nelle et une école élémentaire ; l’autre est une simple école maternelle, sise au 57. Du fait de la baisse des effectifs de ces deux écoles, un projet de réorganisation et d’élargissement du secteur scolaire est mis en place pour la rentrée de septembre. Paradoxe, ce réaménagement risque d’entraîner une augmentation des effectifs des classes de maternelle, passant à 25 élèves alors qu’ils sont actuellement de 15 à 20 élèves.
Apprendre le français
Explication : la maternelle du 57 rue de la Goutte d’Or n’a plus que quatre classes sur six ; les trois classes maternelles de l’école polyvalente vont partir vers cette maternelle où l’on ne crée qu’une classe, ce qui fait cinq classes pour plus de 120 élèves, soit 24 à 25 élèves par classe. « Nous souhaitons le maintien des effectifs actuels de 20 élèves maximum dans ces écoles, déclarent Agathe Sanjuan et Fatimata Gaye, représentantes des parents d’élèves. Bien sûr, 25 élèves, c’est le nombre maximal possible pour les écoles en REP +, mais nous demandons des conditions un peu meilleures, parce que nos élèves et leurs enseignants sont en situation bien plus difficile que dans d’autres écoles. »
Selon ces mères d’élèves, les familles du secteur en question connaissent de graves difficultés socio-économiques ; les hôtels sociaux y sont plus nombreux que dans bien d’autres quartiers du 18e. « La plupart des élèves de maternelle ne parlent pas français chez eux, c’est à l’école qu’ils l’apprennent, poursuit Fatimata Gaye. Il faut donc plus d’attention pour chaque élève et davantage d’investissement encore de la part des professeurs ». Et les deux écoles font bien leur travail, insiste cette mère d’un élève de CE 2 à l’école polyvalente et de deux aînés dont le passage en collège s’est fait sans problème. « C’est précisément grâce aux effectifs réduits que l’apprentissage du français en maternelle peut se faire et n’être plus un problème en élémentaire ». La vraie question est celle de la mixité sociale, et il n’y en pas, selon ces représentantes de parents d’élèves. « Maintenir les effectifs actuels est le seul levier pour faire venir des élèves du secteur élargi. Sinon, le phénomène de fuite scolaire, les fausses adresses pour échapper à la sectorisation, s’accentuera. Des effectifs réduits sont le seul argu- ment pour rendre nos deux écoles attractives. »
(Lire le 18e du mois)
Photo : © Brigitte Bâttonier
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