« Sponsorisée » par le Compte de Provence, futur roi Louis XVIII, la manufacture de porcelaine Clignancourt a connu la gloire de 1771 jusqu’à la Révolution. Quelques belles pièces sont exposées au Musée de Montmartre.
La mode s’en mêlant, à la fin du XVIIIe siècle les plus hauts personnages de la Cour de France voulurent avoir leur fabrique de porcelaine. Le roi Louis XV, en 1760, avait décrété « Manufacture royale » celle de Sèvres.
Son petit-fils le compte d’Artois, futur Charles X, s’intéressa à l’ancienne manufacture royale de Limoges, située dans son apanage et qui avait été fondée en 1737 ; elle devint en 1773 la « Manufacture du comte d’Artois ». Ce prince protégea également une manufacture parisienne située dans le faubourg Saint-Denis. Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI, patronnait de son côté une fabrique située rue Thioux, aujourd’hui rue Caumartin. Le duc d’Angoulême, fils aîné du comte d’Artois, accordera à son tour son patronage à une manufacture située rue de Bondy, aujourd’hui rue René-Boulanger dans le 10e arrondissement.
Quant au comte de Provence, celui qu’on nommait « Monsieur » car il était le premier frère du roi Louis XVI (il sera plus tard le roi Louis XVIII), il s’intéressa à la manufacture de Clignancourt. Celle-ci avait été fondée en 1771 par Pierre Deruelle, architecte, dans une propriété située sur le versant nord de Montmartre et achetée à sa belle-mère...