Journal d’informations locales

Le 18e du mois

mars 2019 / Le dossier du mois

Tous créateurs : les ateliers do it Yourself

par Brigitte Batonnier, Danielle Fournier, Dominique Gaucher, Maryse Le Bras, Sylvie Chatelin

Le « fait maison » ou plutôt le « fait par soi- même » permet de réaliser un objet unique ou un produit non industriel, de se faire plaisir tout en faisant (parfois !) des économies. Une manière aussi de faire du bien à la planète en reprenant la main sur son quotidien, avec les autres.

Les loisirs créatifs, le bricolage, ont toujours eu leurs adeptes, leurs lieux cultes et leurs magazines. L’indémodable mensuel Modes & Travaux, créé en novembre 1919, a donné des conseils pratiques à des générations entières, ces « fées maison » auxquelles il propose maintenant de « customiser leur quotidien » grâce à... une rubrique DIY. Le magazine 100 idées, créé en 1972 et qui a cessé de paraître en 1988, renaît aujourd’hui sous forme d’un blog qui propose « créativité débridée, modèles intemporels, customisation, esprit récup et fait maison, écolo attitude : que du neuf avec du pas si vieux ». Alors, faut-il penser que rien n’a changé et le DIY ne serait qu’un retour du bricolage et des travaux pour dames ?

Développer sa créativité

Le DIY, c’est le retour de l’artisanal. On apprend à tout faire avec ses mains. Certes, les vêtements et la couture, le tricot, les bijoux, de la déco ou du petit mobilier mais aussi : les cosmétiques, les produits de beauté, même les objets d’hygiène intime voire… sa bière ou bientôt son fromage à la laiterie La Chapelle (lire le numéro 267). Les ateliers et stages foisonnent et vont bien au-delà du traditionnel bricolage. L’inspiration vient de tous les pays, notamment du Japon avec le kokedama, l’art de fabriquer des sphères de mousse végétale pour plantes d’intérieur et le tawashi, ou comment recycler chaussettes trouées et collants filés en éponges. L’un des objectifs est de se démarquer (au sens fort, on oublie – justement – les marques !), d’être unique et de laisser libre cours à son ima gination en créant soi-même quelque chose d’utile ou d’agréable. C’est aussi se faire plaisir : il faut que la réalisation soit montrable, mais surtout qu’elle porte la marque de son créateur ou de sa créatrice. Le plaisir « d’y être arrivé » peut apparaître parfois comme un exploit, un dépassement de soi, une affirmation nouvelle de son image qui peut aider à (re-)prendre confiance.

Une pratique collective

Mais pas question de rester dans son coin à peiner devant sa machine ou un tuto difficile à comprendre sur son ordi. Le DIY implique la forme collective : certains proposent même, comme le Hasard ludique, de programmer un festival : « On vous propose à nouveau un projet créatif et collaboratif entre voisines : créer un festival de A à Z, le festival Fabrique ! ». Cette structure n’hésite pas à programmer des ateliers yoga et DIY et à s’aventurer sur des terrains inconnus avec comme maîtres-mots : « prendre soin de son corps et laisser parler sa créativité ». Ainsi, bricoler mais en échangeant, participant, papotant. (Lire la suite dans le numéro de mars 2019)

Illustrations : Capucine Léonard-Matta

Dans le même numéro (mars 2019)

n° 331

novembre 2024