La crèche israélite est bien connue d’un grand nombre de parents. Il semble pourtant qu’aucun ouvrage ou article n’ait retracé son histoire, intimement liée aux bouleversements, drames et massacres qu’a connu l’Europe depuis la fin du XIXe siècle. Malgré le peu de sources disponibles, cet article tente d’en retracer les grandes lignes.
En 1821, Odessa connaît le premier pogrom antisémite dans l’Empire russe. Magasins et maisons juives sont vandalisés et pillés mais sans faire de morts. L’évènement inaugure une longue série qui se répandra dans la région jusqu’à la fin du siècle. En 1882, un nouveau statut des juifs est instauré, confinant les populations dans des zones de résidence et leur interdisant de posséder des terres. C’est dans ce contexte que commencent les grandes migrations des juifs vers l’occident. On estime au total à trois millions le nombre d’entre eux ayant fui la Russie.
Les principaux pays d’accueil sont les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Pour faire face à cet afflux de migrants démunis, à Paris en 1900, quarante fondateurs, principalement d’origines russe et roumaine, se réunissent et créent la Société philanthropique asile israélite. Son bureau se réunit la première fois le 9 octobre. L’association est autorisée officiellement le 24 dé- cembre 1900 par le préfet Louis Lépine. Le grand rabbin de France Zadoc-Khan en est le président d’honneur et Moïse Fleischer le président fondateur. Le 16 avril 1901, se tient dans les locaux de la mairie du 4e arrondissement la première assemblée générale de l’œuvre qui compte alors huit cents membres actifs.
De la Pletzl à Montmartre
Le local de l’Asile israélite est sis dans un premier temps au 15 rue du Figuier dans le quartier du Marais, la Pletzl (la petite place en yiddish). Puis, en 1910, un asile de nuit est construit dans le 18e arrondissement (42 rue des Saules) où vivent aussi officiellement d’utilité publique le 2 décembre 1914. Durant les années de guerre, l’association abrite de nombreux blessés de retour du front et des permissionnaires sans famille ou dont les fa- milles habitent les régions occupées. (Lire la suite dans le numéro de mars 2019)
Photos d’archives
Dans le même numéro (mars 2019)
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