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mars 2019 / Goutte d’or

Une boutique EDF éphémère... ou pas ? [Article complet]

par Brigitte Batonnier

Des syndicalistes se sont mobilisés pour la défense du service public en accueillant les usagers dans une boutique EDF fermée depuis plusieurs mois.

Trois jours durant, du 13 au 15 février, la boutique EDF au 70 boulevard Barbès a rouvert ses portes, après plus d’un an de fermeture. Une initiative de délégués CGT-EDF Paris sous l’intitulé : « Pour accéder à nos droits, nous voulons nos services publics à côté de chez nous. » Cinq délégués aux gilets rouges dont le dossard arbore fièrement « 100 % service public » vont au devant des passants pour expliquer la démarche et faire signer la pétition pour le rétablissement des boutiques EDF. « 400 signatures hier », annonçaient-ils, heureux. Et de préciser qu’ils donnent de leur temps libre pour faire vivre cette réouverture, ajoutant en souriant qu’ils avaient la clef du local, qui appartient d’ailleurs à tous, car au service public d’EDF.

Et d’après cette riveraine, le besoin existe : « J’habite juste à côté, au 68 », explique Claire. C’est “définitivement” fermé, bien que quelques personnes travaillent à l’intérieur sans doute en vue d’une réaffectation ? Mais tous les jours, je vois des gens découragés, des étrangers, des gens qui parfois ne savent pas lire, qui se cassent le nez sur la porte fermée. Il y a juste une étiquette avec un numéro de téléphone qui les envoie sur une de ces plateformes- labyrinthes... Bref, des gens incapables de démêler sans aide leurs problèmes d’abonnement ou de facture."

Un besoin réel

Une petite dizaine de cégétistes s’est donc affairée, durant ces trois jours, à l’intérieur des locaux meublés sommairement. Ils ont répondu aux questions des usagers présents. Pas de connexion informatique, « on fait à l’ancienne », déclare une déléguée. « On écoute et on prend en charge le problème du client en téléphonant soi-même au service. Ça m’a bien pris 20 minutes, mais l’usager est reparti content », dit-elle, en précisant que 38 personnes ont été reçues le premier jour, 42 le lendemain, et 200 au total.

D’autres initiatives de ce type fleurissent dans le pays, à Perpignan, à La Courneuve « où on a tenu 54 jours », précisent les syndicalistes. Boulevard Barbès, seulement trois jours, car il faut des forces vives pour assurer la permanence. « On rouvrira bientôt.... si jamais la direction le décide. » Enfin, la CGT Énergie a plus d’un tour dans son sac puis- qu’elle a proposé de réitérer l’expérience dans d’autres services publics : éducation, poste, services sociaux, municipaux, hôpitaux... A suivre.

Dans le même numéro (mars 2019)