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mars 2014 / Les gens

Bahman Panahi : le signe et la note

par Nancy Guri Duncan

Calligraphe et musicien, cet artiste moderne puise son inspiration dans la tradition persane

L’histoire se passe par un soir de novembre, sombre, froid, pluvieux. Nous venons de monter dans le bus 85 pour rentrer à la maison. Et voici qu’un arrêt plus loin monte un bel homme, chevelure et barbe argentées, qui vient s’asseoir en face. Nous le reconnaissons tout de suite : il y a quelques instants, il a cogné en vain à la porte du bus pour se faire ouvrir, mais comme ce n’était pas l’arrêt, le conducteur n’a pas ouvert. Sans doute aura-t-il couru ensuite pour rattraper le bus. Du coup, nous engageons la conversation, ce qui, à Paris, n’est pas si fréquent. Très vite, nous nous trouvons un point commun : nous appartenons tous les trois au monde de l’art. Notre nouvelle connaissance, Bahman Panahi, est calligraphe et musicien. Il est iranien, arrivé en France en 2002. Depuis il expose et enseigne la calligraphie tout en donnant des concerts.
« Et vous habitez où ?
— Dans le 18e, rue Bachelet. »

C’est ainsi que nous découvrons qu’il demeure dans l’immeuble même où nous nous étions installés lors de notre première année à Paris ! Souvenir, souvenir… Encore étrangers cinq minutes plus tôt, nous avons déjà une histoire commune. Quelques jours plus tard, nous avons reçu une invitation à une exposition au Centre culturel algérien, où Bahman montrait quelques-unes de ses œuvres. Nous y sommes allés et nous avons tout de suite compris que l’homme que nous avions rencontré par le plus grand des hasards dans le 85 était un merveilleux artiste. Nous aurions voulu tout acheter, tellement ses calligraphies étaient superbes et originales ! Bahman pratique la calligraphie persane traditionnelle, mais il est aussi un moderne et sait s’écarter des formes canoniques. « Ce n’est pas le plaisir de changer pour changer, mais parce que je veux montrer l’essence de la beauté », explique-t-il.
Il est également un musicien doué et joue de la musique classique iranienne sur le setâr et le târ. ... (Lire la suite dans le numéro de mars 2014)

Dans le même numéro (mars 2014)