Le quartier Montmartre a connu une période complètement folle, entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe. Témoins de la fantaisie, de l’imagination et de la liberté de l’époque, trois cabarets invitaient les clients à pousser les portes de l’au-delà. Une provocation réprouvée qui attirera pourtant beaucoup de monde pendant plus de cinquante ans.
Montmartre est le pays des cabarets, la fin du XIXe siècle le temps de leur apogée et le boulevard de Clichy leur terrain de prédilection. Des deux côtés de cette artère qui ceinture la base de la Butte en quelques angles capricieux, d’est en ouest, ils vont s’épanouir en étonnantes devantures qui riment souvent avec leur enseigne : le Chat noir, bien sûr, mais aussi la Taverne du bagne, le Caveau des quat’z’arts, le Moulin Rouge, le Rat mort, la Taverne des truands... Les plus métaphysiques sont le cabaret du Néant et les cabarets « jumeaux » et mitoyens du Ciel et de l’Enfer. La place Blanche, où ils se dressaient, était encore au moment de leur construction, le double lieu d’un vide et d’un massacre. Le vide avait été ménagé par l’incendie, en 1789, du (...)
Photo : Agence Rol / BNF