avril 2014 / La vie du 18e
Claude Polack, rédacteur au 18e du mois, médecin et militant, n’est plus
par
Claude faisait partie de l’équipe de rédaction du journal depuis presque trois ans. Il est décédé fin mars après une vie bien pleine, tant au plan professionnel qu’au plan humanitaire et comme militant politique. Chirurgien ophtalmologiste, il opérait à Lariboisière tout en ayant son cabinet de médecin à Creil. À la chute des Khmers rouges, il partit dix ans au Cambodge dans le cadre d’une mission humanitaire où il opéra, rapiéça les victimes des horreurs du conflit. « Je travaillais seize à dix-huit heures par jour. J’essayais de redonner un sens à la vie de ces pauvres Cambodgiens », disait-il.
De retour en France, il continua son métier. Fana de psychologie, il suivit les cours de Lacan et Foucault. Puis il collabora au Quotidien du Médecin où, chaque semaine, il tenait la rubrique cinématographique, ce qui lui valut
d’être pendant presque trente ans un des plus fidèles critiques au festival de Cannes. Enfin en 2003, il créa les Mardis Nomades qu’il animait le troisième mardi de chaque mois, dans un lieu chaque fois différent, forme de salon littéraire itinérant. Claude présentait au public un auteur ou un philosophe contemporain qui exposait ses œuvres au cours de dialogues toujours passionnants. Furent reçus, entre autres, Stéphane Hessel, Edgar Morin, Claude Lanzmann, Hélios Azoulay…
Impressionnant, Claude l’était. Parce qu’il était un travailleur infatigable, parce qu’il aimait la vie, parce qu’il aimait découvrir, apprendre. Toujours d’excellente humeur, toujours d’une grande générosité, son humilité légendaire était un exemple pour tous.
Voilà, à 77 ans, Claude s’en est allé, alors que l’on avait tant de choses encore à se raconter.