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septembre 2015 / Histoire

L’Atelier, le théâtre parisien du village de Montmartre

par Dominique Delpirou

Dès 1822, avant même le rattachement de la Butte à la ville Paris, le « théâtre Montmartre » a attiré le public parisien. Il a connu des heures glorieuses, notamment sous la direction de Charles Dullin puis d’André Barsacq, et entre dans une nouvelle phase cette année avec l’arrivée de Didier Long.


Au début du 19e siècle, Montmartre était loin de Paris et il était difficile pour ses habitants, comme pour les autres « banlieusards » de profiter des spectacles donnés dans la capitale faute de moyens de transports adéquats. Pour remédier à cette situation, mais aussi et surtout pour se bâtir de belles fortunes, certains eurent l’idée de construire des salles de spectacle hors de l’enceinte des Fermiers généraux. Outre les faubouriens, c’était s’assurer un public parisien qui ne résisterait pas, pour se divertir à moindre frais, à franchir « le mur murant Paris (qui) rend Paris murmurant ». Ainsi, en 1822, Pierre Jacques Seveste entreprit d’édifier sur le versant sud du mont des Martyrs, rue des Acacias (l’actuelle rue d’Orsel), au cœur du village d’Orsel – dont la création, par le spéculateur Joseph Orsel, remontait à 1802 – le théâtre Montmartre ou théâtre des jeunes élèves, ancêtre du théâtre de l’Atelier. Cet acteur (et danseur), qui se produisait sur les scènes du boulevard du Temple et au Vaudeville, boulevard des Capucines, avait obtenu de Louis XVIII, le 18 juin 1817, un privilège exorbitant, à savoir la licence d’exploitation de toutes les entreprises théâtrales dans les faubourgs, pour avoir, dit-on, indiqué au roi l’endroit où se trouvaient les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Pour le théâtre Montmartre, l’architecte Haudebourg avait conçu une salle en bois pouvant accueillir 850 spectateurs. La décoration principale fut réalisée par Messieurs Martin et Cicéri, celle de la première galerie par Évariste Fragonard, le fils du peintre. Très vite, on surnomma cette salle « Galère Seveste », car les jeunes comédiens débutants qui composaient la troupe ne recevaient qu’une rémunération symbolique au motif qu’on les préparait au métier.
À la mort de Seveste, sa veuve et ses enfants poursuivirent l’exploitation et ajoutèrent deux autres théâtres à leur empire, ceux de Grenelle et de Belleville. Les spectacles présentés, essentiellement des vaudevilles, avaient beaucoup de succès auprès du public, mais celui-ci se plaignait de l’absence de confort et de la précarité des transports. La création de l’omnibus, en 1828, permit à de nombreux spectateurs habitant à Paris intra-muros d’accéder aux théâtres des faubourgs ...(Lire la suite dans le numéro de septembre 2015)


Illustration : © DR

Dans le même numéro (septembre 2015)