La Protection civile est connue pour ses interventions de secours, mais elle est aussi un centre de formation important. Et les enseignements qu’elle dispense concernent aussi nos compagnons à quatre pattes.
Saviez-vous que le secourisme pouvait aussi aider les animaux domestiques ? A l’aide d’une peluche et d’un mannequin canin sur lequel le pouls peut être simulé, Quentin Borelly secouriste de la Protection civile du 18e proposait une animation sur cette thématique lors du forum des associations au début du mois de septembre. L’activité a attiré les curieux : « Des enfants pour la plupart, même si j’aurais aimé que davantage d’adultes participent, observe Quentin. Ils sont davantage à même de pouvoir pratiquer les gestes. »
A 23 ans Quentin est déjà un secouriste – pour humains, bien sur – chevronné puisqu’il a intégré la protection civile dès 2015, alors qu’il était lycéen. « Mais j’ai toujours voulu faire cette formation canine car j’adore les animaux. » Dans sa vie professionnelle, le jeune homme est d’ailleurs soigneur dans un centre équestre de Seine-et-Marne. C’est dans ce département qu’il s’est formé au secourisme canin l’année dernière.
Une formation d’une journée
En Ile-de-France, seuls le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne proposent actuellement cette formation (SCN1) d’une journée – une quinzaine d’antennes de la protection civile la dispensent dans le pays. On y apprend principalement la désobstruction des voix aériennes, le massage cardiaque, le soin des plaies, des hémorragies et des fractures et l’on y acquière des connaissances de base sur les différents types d’infections et de malaises qui peuvent affecter le chien. « La difficulté c’est que le chien n’exprime pas sa douleur comme un être humain, note le secouriste. Bien sur il ne parle pas. Mais aussi il peut avoir mal en plusieurs endroits et ne l’exprimer que là où la douleur est la plus forte. » Lui demander de ne pas bouger est aussi délicat…
Comme il n’existe pas actuellement de cadre légal pour soigner un animal domestique en urgence, sans l’accord de son maître, les secouristes canins au sein de la protection civile ne peuvent intervenir dans le cadre de leur activité régulière. « L’idée de la formation est donc de donner aux particuliers les outils qui leur permettent de prendre soin de leur chien en attendant de pouvoir l’amener chez le vétérinaire, explique Quentin. Beaucoup de gens attendent trop avant de recourir au professionnel, alors qu’il pourraient limiter l’impact du problème de santé sur leur animal. »
Ainsi Quentin espère-t-il pouvoir bientôt dispenser à son tour la formation – au sein du 18e on l’espère. « Formé depuis moins d’un an, je suis encore en cours de rodage », observe-t-il. •
Photo : Jean-Claude N’Diaye