En cette matinée ensoleillée, les gens se succèdent autour de la fontaine du square de la Madone. De tous âges, de toutes situations sociales, de toutes origines, seul ou en famille, ils viennent à pied, à vélo, en trottinette, en bus, en voiture, munis de bouteilles ou de bidons pour prendre de l’eau. Qu’a-t-elle de si spécial ?
« Elle est meilleure que l’eau du robinet », explique l’un. « Elle a un goût spécial », ajoute un autre. « Presque aussi bonne que de l’eau de source », poursuit un troisième usager venu remplir ses bouteilles d’eau à l’un des quatre robinets de la fontaine qui équipe le square de la Madone, près de la place Hébert. « Elle n’est pas calcaire, mes plantes se portent mieux, ma cafetière ne s’entartre pas », témoigne encore une utilisatrice. Et pour cause, la fontaine aux courbes modernistes plantée en plein centre de ce square longiligne est une fontaine « à l’Albien ». C’est-à-dire qu’elle puise dans une nappe d’eau souterraine profonde (entre 700 et 900 mètres) où l’eau est stockée depuis plus de 20000 ans. Elle n’est pas approvisionnée par les eaux de pluie ou de ruissellement, ce qui la protège des pollutions.
Le puits du 18e arrondissement a été foré de 1863 à 1883. Il se situait alors dans le square Paul Robin, à côté de la piscine Hébert. (...)
Photo : Jean-Claude N’Diaye