Des plus primitifs, datant du milieu du XIXe siècle, jusqu’aux dispositifs récents, le Phonomuseum présente une importante collection d’appareils à enregistrer le son.
A l’heure où la musique s’affranchit des supports matériels, le musée témoigne de l’incroyable créativité technique et esthétique des inventeurs et des industriels d’autrefois.
Jalal Aro, fondateur et conservateur du Phonomuseum, visite, à la fin des années 80 une exposition de vieux phonos. Captivé, il en achète un... qui se révèlera être une reproduction. Nullement découragé, il commence une collection riche aujourd’hui de plusieurs centaines de pièces.
Il ouvre d’abord la Phonogalerie, un espace dédié à la réparation et à la vente de gramophones et autres « machines parlantes ». Les gens de cinéma viennent s’y fournir en acces- soires. Les trouvailles de Jalal Aro apparaissent dans de nombreux films : La Môme, Midnight in Paris, Marguerite, Dalida, entre autres. Et bientôt le Dreyfus de Roman Polanski. Des curieux passent aussi la porte de l’atelier. Jalal et son épouse Charlotte aiment partager leurs trésors.
Lorsque le local mitoyen, occupé jusque-là par des bureaux d’EDF, se libère, naît le Phonomuseum : 250 appareils, tous en état de marche, des affiches, des photos. Il y a là des machines à cylindres, d’imposants phonographes à double pavillon destinés aux dancings et aux fêtes foraines, d’autres camouflés en pagode, en automobile ou en chalet suisse ! D’imposants meubles pour salons bourgeois trônent au milieu d’engins plus modestes. Dont certains destinés aux enfants (avec disques en chocolat). Comme le chien d’Edison, représenté ici par une statue géante, le visiteur peut écouter chaque appareil.
Des évènements musicaux
Situé entre les marchands d’instruments de Pigalle et les salles de concert du boulevard Rochechouart, le musée attire les musiciens qui, au sortir d’une répétition, adorent faire un tour au Phonomuseum et s’extasier devant les merveilles du lieu. Certains voisins célèbres, comme Yarol Poupaud, sou- tiennent activement cet endroit unique à Paris. Jean-Jacques Debout aime s’y produire. Chaque année, une dizaine d’événements musicaux y sont organisés (récemment un concert-hommage à Mouloudji). Le musée s’associe aussi à certaines manifestations hors les murs comme Harlem à Montmartre (voir encadré).
Les visites sont assurées par des bénévoles passionnés qui ont à cœur de faire vivre un patrimoine universel. Tous les publics ressortiront enchantés de cette balade sonore.
Photo : Hilel Winograd