Les spécialistes de l’association Trajectoires ont rendu un rapport à la Mairie de Paris sur la situation des mineurs étrangers non accompagnés de la Goutte d’Or. Olivier Peyroux et Alexandre Leclève travaillent sur ces questions depuis plus de dix ans.
18duM : Quel est le champ exact de votre étude et la durée sur laquelle elle s’étend ?
Alexandre Leclève : Nous avons été missionnés pour une étude de préfiguration, en mars 2017. Le rapport que nous venons de rendre consistait à structurer une réponse collective à apporter aux jeunes. Il a été réalisé entre décembre 2017 et avril 2018. Nous nous sommes rendus au Maroc, dans les enclaves de Ceuta et Melilla, en Espagne, en Suède, en Allemagne, en France (Marseille, Montpellier, Lille, Brest, Rennes). Nous avons rencontré ces mineurs, mais aussi des associations qui les ont accueillis, les services de police, la justice, la protection de l’enfance…
Olivier Peyroux : Nous avons cherché à comprendre le parcours de ces jeunes – dont certains étaient déjà passés par plus de 15 villes en Europe – et leurs motivations. Pourquoi sont-ils nombreux à aller en Espagne… et à y revenir ? Pourquoi étaient-ils aussi nombreux en Suède ? Comment étaient-ils pris en charge ? Nous avons également proposé un schéma d’accompagnement spécifique, sous la forme de recommandations.
18duM : Quels sont vos principaux constats ?
O.P. : La descente aux enfers commence au départ du Maroc. Partir pour l’Europe devient pour certains jeunes Marocains la seule façon de tout régler (conflits familiaux, rejet, déscolarisation, addictions, difficultés de socialisation…). Certains espèrent une forme de réhabilitation vis-à-vis de leur famille ou de la société, en gagnant de l’argent. (Lire la suite dans le numéro de juin 2018)
Illustration : Capucine Léonard-Matta
Dans le même numéro (juin 2018)
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