Journal d’informations locales

Le 18e du mois

février 2019 / Le dossier du mois

Exilés : les associations dénoncent une mise en danger délibérée

par Annie Katz, Claire Rosemberg, Danielle Fournier, Marie-Odile Fargier, Sophie Roux

Alors que le froid s’intensifie et que des campements d’exilés champignonnent sous le périphérique et les bretelles d’autoroute du nord-est de Paris, un collectif d’associations, dont le Secours catholique, Médecins du Monde et Emmaüs, interpelle l’État sur le sort de cette population « invisible ».

Après plusieurs mois de tentatives de négociations avec la Mairie de Paris et le préfet d’Ile-de-France, le collectif a décidé d’y mettre un terme, constatant « la faillite de l’État dans l’exercice de sa responsabilité de protection, de mise à l’abri et d’accueil inconditionnel ». Dans une lettre adressée au président de la République fin décembre, 14 associations affirment que la précarisation des migrants s’accentue et que leur situation « confine à une mise en danger délibérée ».

Aux portes de Clignancourt, de La Chapelle, d’Aubervilliers et de La Villette, 2 000 à 3 000 personnes dorment dans la rue chaque nuit, souvent sans eau ni toilettes, à cause du manque d’hébergement et de volonté politique, selon Thomas Berteigne, président de la Ligue des droits de l’Homme du 18e. « Depuis 2014, on compte environ 100 000 demandeurs d’asile par an, mais il n’y a que 42 000 places disponibles dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA). Les quelques mises à l’abri se font dans des gymnases et autres structures temporaires. Ce sont souvent des gens dont les demandes d’asile ont été rejetées en Allemagne ou en Suède, ou qui viennent de pays d’Europe en défaillance tels que l’Italie ou la Hongrie qui ne remplissent pas leurs devoirs » déclare Thomas Berteigne. Ce sont les « dublinés ».

(Lire la suite dans le numéro de février 2019)

Dans le même numéro (février 2019)

  • Les Gens

    Janine Mossuz-Lavau : sexe, livres et vide-grenier

    Nadia Djabali
    Cette universitaire vient de publier un ouvrage sur la sexualité des Français. Graphomane amoureuse de son quartier, entre deux ouvrages, elle trouve le temps d’écrire des articles pour Le 18e du mois.
  • Grandes carrières

    Bretonneau : soins attentifs pour la fin de vie

    Danielle Fournier
    Ici, non seulement les soins mais tout l’environnement, sont pensés pour soulager les souffrances des patients en soins palliatifs et leurs (...)
  • Goutte d’Or

    Des apprentis médiateurs, à l’école Richomme

    Hajer Khader Bizri, Sophie Roux, Sylvie Chatelin
    À l’école Richomme, on expérimente la « médiation sociale en milieu scolaire » : les enfants apprennent à trouver des solutions entre eux, les adultes (...)
  • Goutte d’Or

    Promenade urbaine : enfin sur la bonne voie ?

    Maryse Le Bras
    Souhaitée par les riverains et les associations du quartier, la promenade sous le métro aérien, entre Barbès et Stalingrad commence à prendre (...)
  • La vie du 18e

    Du nouveau dans vos poubelles

    Florianne Finet
    Un nouveau prestataire a été choisi par la Mairie de Paris pour collecter les bacs verts et les bacs jaunes, qui acceptent désormais tous les (...)
  • La vie du 18e

    Paris-Pondichéry à vélo : le voyage d’une vie

    De la place de la République à la maison familiale de Pondichéry, Lionel Adeikalam a parcouru 6 000 km à bicyclette. Une aventure personnelle et un voyage vers ses origines.
  • Culture

    Alexis Michalik, un enfant de la Butte

    Dominique Boutel
    À l’affiche pour son film Edmond qui retrace les affres de la création de Cyrano de Bergerac, Alexis Michalik revient sur son enfance dans le 18e. (...)

n° 331

novembre 2024