Vice-champion de France en titre, le Paris basketball entame sa première saison complète au sein de l’Arena porte de La Chapelle. En s’implantant dans le 18e, le club souhaite continuer à se développer.
Alors que le club a dévoilé quelques jours plus tôt son nouveau logo et ses nouveaux maillots au premier étage de la Tour Eiffel, changement de décor le jeudi 19 septembre. David Kahn est cette fois-ci attendu dans le salon antichambre de la salle des fêtes de la mairie du 18e. Devant un kakemono géant qui cache à peine l’énorme toile peinte par Maurice Utrillo, le président et co-propriétaire du Paris basketball commence par un « Bienvenue dans le 18e », avant d’enchaîner en anglais.
Ce jour-là, l’Américain de 63 ans est venu présenter à la presse les nouvelles recrues et redire les ambitions sportives de son club, vice-champion de France l’an dernier et vainqueur de l’Eurocoupe dans le 18e. Une saison 2023/2024 de rêve qui a donné le droit au nouveau résident de l’Arena de participer cette année à l’Euroleague (la compétition de clubs la plus convoitée du continent). « Le club continue de grandir à vitesse grand V, confie en aparté le directeur sportif du club, Amara Sy. On est complètement dans les temps par rapport à nos prévisions et même en avance, c’est de bon augure. »
Créé en 2018 grâce au rachat des droits sportifs du club de Hyères-Toulon, alors relégué en Pro B (soit le deuxième échelon national), le Paris basketball a connu une ascension fulgurante, au point de devenir LE nouveau club de basket de la capitale.
Des places à moins de 25 euros
Subventionnée à hauteur de 450 000 € par an par la Ville de Paris, le joujou d’Eric Schwartz (propriétaire principal) et David Kahn est le seul club résident de l’Arena de la porte de La Chapelle qui appartient à la Ville de Paris et qui est exploitée par Paris Entertainment Company. Cette salle, les joueurs l’ont inaugurée en grande pompe le 11 février de cette année et vont y évoluer toute la saison, en Pro A comme en Euroleague. Ce déménagement va permettre au club d’attirer un nouveau public et de booster ses recettes en billetterie, puisqu’il va passer d’une capacité commerciale de 3 900 places à la Halle Carpentier (13e) à 8 000 places à l’Arena.
Pour avoir sa place en tribune, il ne sera pas nécessaire de débourser une somme folle puisque le club assure que 65 % de sa billetterie propose des places à moins de 25 €. Pour un abonnement à la saison (32 matchs), il faudra payer au minimum 340 €. Pour un match d’Euroleague ou de Proa A, comptez entre 16 € et 85 €, tandis qu’un pack de deux matchs est disponible à partir de 13 €. Des prix relativement abordables pour l’instant et qui, on l’espère, le resteront, même si la billetterie constitue une part importante des revenus totaux du club.
Outre le fait qu’il va vivre sa première saison complète à porte de La Chapelle, le Paris basketball va connaître un certain nombre de nouveautés afin de continuer à assouvir son désir d’ambition. Assortie d’un nouveau logo à l’effigie de la ville lumière, l’identité visuelle du club a été retravaillée par YARD, à la fois agence de communication, média et producteur d’événements résolument tournés vers les cultures urbaines. Une stratégie marketing qui n’est pas sans rappeler celle du Red Star et qui a pour but, entre autres, d’attirer des annonceurs désireux de s’adresser à un jeune public.
Les femmes et les enfant d’abord
En parallèle, un projet qui était dans les tuyaux depuis plus de deux ans a vu le jour : la création d’une section féminine. Composée d’une partie des joueuses de l’équipe féminine du ministère des Finances, elle débutera au niveau amateur (Nationale 2) mais ambitionne d’atteindre au plus vite le monde professionnel. Enfin, ce n’est pas fini, car la restructuration du centre de formation, amorcée il y a quelques années, continue d’avancer. Cette saison, pour la première fois dans l’histoire du club, les équipes jeunes feront leur rentrée sur une annexe de l’Arena, juste en face des logements qui leur sont dédiés, offrant ainsi un cadre plus adapté à la formation de futurs basketteurs professionnels. « On a comme objectif de faire éclore un talent issu de l’arrondissement ou de Paris, confie Amara Sy (voir notre portrait ci-contre). Mais ça va arriver, ce n’est qu’une question de temps. On travaille dessus. » •
Photo : Jean-Claude N’Diaye