Journal d’informations locales

Le 18e du mois

octobre 2024 / La vie du 18e

L’ascension du Paris basketball

par Maxime Renaudet

Vice-champion de France en titre, le Paris basketball entame sa première saison complète au sein de l’Arena porte de La Chapelle. En s’implantant dans le 18e, le club souhaite continuer à se développer.

Alors que le club a dévoilé quelques jours plus tôt son nouveau logo et ses nouveaux maillots au premier étage de la Tour Eiffel, changement de décor le jeudi 19 septembre. David Kahn est cette fois-ci attendu dans le salon antichambre de la salle des fêtes de la mairie du 18e. Devant un kakemono géant qui cache à peine l’énorme toile peinte par Maurice Utrillo, le président et co-propriétaire du Paris basketball commence par un « Bienvenue dans le 18e », avant d’enchaîner en anglais.

Ce jour-là, l’Américain de 63 ans est venu présenter à la presse les nouvelles recrues et redire les ambitions sportives de son club, vice-champion de France l’an dernier et vainqueur de l’Eurocoupe dans le 18e. Une saison 2023/2024 de rêve qui a donné le droit au nouveau résident de l’Arena de participer cette année à l’Euroleague (la compétition de clubs la plus convoitée du continent). « Le club continue de grandir à vitesse grand V, confie en aparté le directeur sportif du club, Amara Sy. On est complètement dans les temps par rapport à nos prévisions et même en avance, c’est de bon augure. »

Créé en 2018 grâce au rachat des droits sportifs du club de Hyères-Toulon, alors relégué en Pro B (soit le deuxième échelon national), le Paris basketball a connu une ascension fulgurante, au point de devenir LE nouveau club de basket de la capitale.

Des places à moins de 25 euros

Subventionnée à hauteur de 450 000 € par an par la Ville de Paris, le joujou d’Eric Schwartz (propriétaire principal) et David Kahn est le seul club résident de l’Arena de la porte de La Chapelle qui appartient à la Ville de Paris et qui est exploitée par Paris Entertainment Company. Cette salle, les joueurs l’ont inaugurée en grande pompe le 11 février de cette année et vont y évoluer toute la saison, en Pro A comme en Euroleague. Ce déménagement va permettre au club d’attirer un nouveau public et de booster ses recettes en billetterie, puisqu’il va passer d’une capacité commerciale de 3 900 places à la Halle Carpentier (13e) à 8 000 places à l’Arena.

Pour avoir sa place en tribune, il ne sera pas nécessaire de débourser une somme folle puisque le club assure que 65 % de sa billetterie propose des places à moins de 25 €. Pour un abonnement à la saison (32 matchs), il faudra payer au minimum 340 €. Pour un match d’Euroleague ou de Proa A, comptez entre 16 € et 85 €, tandis qu’un pack de deux matchs est disponible à partir de 13 €. Des prix relativement abordables pour l’instant et qui, on l’espère, le resteront, même si la billetterie constitue une part importante des revenus totaux du club.

Outre le fait qu’il va vivre sa première saison complète à porte de La Chapelle, le Paris basketball va connaître un certain nombre de nouveautés afin de continuer à assouvir son désir d’ambition. Assortie d’un nouveau logo à l’effigie de la ville lumière, l’identité visuelle du club a été retravaillée par YARD, à la fois agence de communication, média et producteur d’événements résolument tournés vers les cultures urbaines. Une stratégie marketing qui n’est pas sans rappeler celle du Red Star et qui a pour but, entre autres, d’attirer des annonceurs désireux de s’adresser à un jeune public.

Les femmes et les enfant d’abord

En parallèle, un projet qui était dans les tuyaux depuis plus de deux ans a vu le jour : la création d’une section féminine. Composée d’une partie des joueuses de l’équipe féminine du ministère des Finances, elle débutera au niveau amateur (Nationale 2) mais ambitionne d’atteindre au plus vite le monde professionnel. Enfin, ce n’est pas fini, car la restructuration du centre de formation, amorcée il y a quelques années, continue d’avancer. Cette saison, pour la première fois dans l’histoire du club, les équipes jeunes feront leur rentrée sur une annexe de l’Arena, juste en face des logements qui leur sont dédiés, offrant ainsi un cadre plus adapté à la formation de futurs basketteurs professionnels. « On a comme objectif de faire éclore un talent issu de l’arrondissement ou de Paris, confie Amara Sy (voir notre portrait ci-contre). Mais ça va arriver, ce n’est qu’une question de temps. On travaille dessus. » •

Photo : Jean-Claude N’Diaye

Dans le même numéro (octobre 2024)

  • Au sommaire

    Découvrez le numéro d’octobre !

    Alors que nous fêtons nos 30 ans en novembre, notre n° 330 est disponible depuis le 28 septembre. À la Une, coup de projecteur, notamment, sur les acteurs du « bien manger » dans le 18e. Que ce soient les nombreuses cuisines partagées qui ont émergé ces dernières années, ou le lycée Belliard, premier et seul établissement français à détenir le label Gastronomie durable. Pour digérer, on vous emmène aussi dans la vigne du Clos-Montmartre, au Paris basketball, dans la salle de consommation à moindre risque de l’hôpital Lariboisière, à la Villa Léandre pour un polar historique, puis au Moulin Rouge où la pianiste Sylvie Astruc assure les répétitions du French Cancan depuis plus de 20 ans.
  • Bien manger dans nos quartiers

    Cuisinons collectif

    Stéphane Bardinet
    Elles sont associatives et à visée sociale, mais existent aussi sous forme commerciale, les cuisines partagées se multiplient sur le territoire. Notre arrondissement en comptera bientôt sept. Tour d’horizon.
  • Bien manger dans nos quartiers

    Lycée Belliard, label vie

    Dominique Andreani
    S’il reçoit tout de même 300 clients par semaine, le lycée Belliard mérite d’être encore mieux connu. Ça tombe bien, ce fleuron de l’Éducation nationale vient d’obtenir le label Gastronomie durable.
  • La vie du 18e

    Toxicomanie, au cœur de la salle de conso

    Maxime Renaudet
    Quatre ans après avoir autoédité sa première BD, 28m2 – Carnet de confinement, ou la chronique de son vécu de la pandémie dans son petit appartement du 18e arrondissement, Mat Let est de retour. Illustrateur et facilitateur graphique* pour des institutions et des ONG, cet autodidacte livre cette fois-ci une immersion dans la salle de consommation de l’hôpital Lariboisière (10e).
  • Montmartre

    Fête des vendanges, au bon vin du 18e

    Béatrice Dunner
    Paysage familier des Montmartrois mais aussi haut lieu « instagrammable » pour les millions de touristes qui s’y pressent, la vigne de la rue des Saules est plus vigoureuse que jamais.
  • Histoire

    L’agent triple de la villa Léandre

    Dominique Delpirou
    Figure du contre-espionnage français durant la Seconde Guerre mondiale, Mathilde Carré alias « la Chatte » a activement participé au réseau de résistance Interallié depuis la villa Léandre. Avant de retourner sa veste en rejoignant un réseau britannique antinazi, puis les services secrets allemands.
  • Les Gens

    Sylvie Astruc, sur un air de French Cancan

    Janine Mossuz-Lavau
    Elle aimait la musique, la danse et Toulouse-Lautrec… une voie toute tracée pour se retrouver à Montmartre et accompagner au piano les répétitions des girls du Moulin Rouge.

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N° 338- juin 2025