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Le 18e du mois

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février 2020 / La vie du 18e

le made in paris labellisé

par Sonia Imbert

Pour la troisième édition, la Ville de Paris a valorisé les produits façonnés dans la capitale, en décernant le label Fabriqué à Paris à plus de 300 artisans, créateurs, entrepreneurs. Sans surprise, nos talents du 18e se sont fait remarquer.

Parmi les 309 heureux élus, 15 ont été mis à l’honneur par le jury. Les Parisiennes et Parisiens ont eu leur mot à dire en votant pour leurs trois produits coups de cœur. A la clé pour les lauréat(e)s, un joli logo à apposer sur leur vitrine et leurs produits, « une visibilité nouvelle, une reconnaissance professionnelle et un gage de qualité »… et jusqu’à 2 000 € de récompense. Trois lauréats sont du 18e.

Tradition et qualité

Jean-Frédéric Pouvatchy, gérant depuis 2013 de la papeterie imprimerie Letterpress de Paris, fait perdurer la tradition, unique à Paris intra-muros, de la technique développée par Gutenberg : l’impression typographique (letterpress en anglais). Résultat : des couleurs plus éclatantes et de beaux effets de matière sur un papier au grain épais et de qualité. Ses carnets de dessins des 20 arrondissements s’adressent « aussi bien à des Parisiens qu’à des touristes ». L’illustration de couverture représente chacun d’eux. Son ambition : « renouveler l’imagerie qu’on voit de Paris ». Il a donc demandé aux illustrateurs/trices de choisir leurs endroits coup de cœur « en dehors des sentiers battus, de montrer le vrai Paris . On a voulu privilégier les squares, les marchés, les lieux de vie, les musées moins connus ». Pour le 18e illustré par Amélie Fontaine, pas de Sacré-Cœur mais des quartiers populaires comme Barbès ou Château Rouge. Très heureux d’avoir obtenu ce label, Jean-Frédéric est confiant : « Il s’applique à un seul produit mais évidemment ça rejaillit sur toute la marque. »

Produits nobles

Elle est dans le quartier depuis à peine un an avec cet atelier de création artisanale de chaussures unisexe. Particularité des produits de Morgane Fauvel, 31 ans : elle monte toutes ses chaussures à la main, tout en « détournant les méthodes traditionnelles et en construisant différemment la chaussure », le tout avec des produits nobles. « Quasiment que du cuir, puis du bois et du tilleul ». La Flat pleat derby est composée de cuir, tannage végétal 100 %. Un coup de maître car elle n’est faite que d’un seul et unique morceau de peau. Fan d’architecture japonaise, cette designeuse de formation confesse que cette esthétique l’inspire. « Bords francs, le moins de coutures possibles, semelle cousue à l’intérieur. C’est intéressant de cacher toute la construction », s’amuse-t-elle. Ce label Fabriqué à Paris, qui véhicule l’image de qualité et de luxe associée à la capitale, lui est particulièrement précieux car elle « travaille beaucoup avec l’Asie ».

Coup de cœur pour un fromage !

Pierre Coulon, ancien paysan, aujourd’hui gérant de la Laiterie de Paris, est un habitué : c’est la deuxième fois qu’un de ses produits est primé par ce label ! L’année dernière, son Saint-Félicien avait été récompensé. Cette année, place au Myrha, « fromage inspiré de plusieurs reblochons et maroilles ». Fabriqué avec du lait de vache cru et bio et affiné à la bière de leur petite voisine, la Brasserie de la Goutte d’Or. Un fromage « puissant » et « différent » (fabriqué sans ferments uniquement avec des bactéries « indigènes », du quartier). Il est installé depuis seulement deux ans et les prix pleuvent, « signe de l’attachement des habitants pour notre laiterie », constate-t-il. C’est aussi « un moteur d’énergie » pour ses équipes et une publicité à l’international. Car si « 80 % des clients sont du 18e, nous avons aussi un petit pourcentage de clientèle touristique – Japon, Russie – car on parle de nous dans certains guides américains ou dans Le Petit Futé par exemple ». •

PS :

Dans le même numéro (février 2020)

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