Gobelets en lot, assiettes jetables, cotons-tiges, bouteilles d’eau dans les cantines scolaires... Tous ces produits du quotidien qui contiennent du plastique sont interdits depuis le 1er janvier.
Et dès l’an prochain, ce sera au tour des touillettes, des pailles, des boîtes à kebab et même des gobelets à usage unique vendus remplis (dans une buvette par exemple). Des mesures contraignantes pour les industriels et les commerçants mais indispensables pour espérer lutter efficacement contre le fléau de la pollution au plastique.
Les ravages du plastique
Si nos dirigeants politiques se sont engagés il y a quelques années dans une politique volontariste pour limiter la production d’objets en plastique, ils ne se sont pas risqués à imposer des normes strictes au puissant lobby de l’agroalimentaire, plus soucieux de profit que d’écologie. Pourtant, les effets ravageurs des particules de plastique et des autres types d’emballages comme l’aluminium sont désormais bien connus, notamment sur la faune marine, par exemple les dauphins ou les tortues. Résultat, on trouve toujours autant, voire plus, de produits multi-emballés jusqu’à l’absurde dans les rayons de nos supermarchés.
En attendant que la sortie du tout jetable vienne d’en haut, ce sont les citoyens qui mettent en place la transition écologique en votant avec leur caddie. Dans le 18e arrondissement, plusieurs boutiques spécialisées dans les produits alimentaires (ou non) en vrac se sont créées récemment pour répondre à cette demande grandissante, comme l’épicerie B-Vrac ou le magasin en ligne Luco. Les trois coopératives de notre arrondissement, La Louve, pour la plus connue, et dans une moindre mesure Coopaparis et L’Indépendante, proposent depuis longtemps du vrac, en cohérence avec leur engagement écologique et pour une alimentation de qualité accessible à tous. L’absence d’emballage permet en effet souvent de faire baisser le prix des produits bio.
Bien que ce type de consommation reste une niche, un changement d’ampleur semble s’opérer, avec les enseignes traditionnelles qui rejoignent progressivement les supermarchés bio, souvent pionniers en la matière.
A la Maison du zéro déchet, la fréquentation est en hausse continuelle depuis sa création par l’ONG Zero Waste France, l’été 2017. La boutique a ainsi accueilli près de 71 000 personnes l’an dernier, venues parfois de l’autre bout de Paris et de banlieue. Parallèlement, 3 000 personnes ont assisté à l’un des multiples ateliers, le plus souvent gratuits, organisés par l’association, sur la manière de réduire en amont ses déchets : en fabriquant son savon ou sa lessive, en cousant un sac réutilisable, ou en se lançant dans le compostage. Des conférences sont aussi organisées par l’équipe de bénévoles, notamment sur les bienfaits de la démarche pour la confiance en soi ou sur la manière de faire ses courses en éliminant au maximum les emballages. Un large succès donc pour ce lieu innovant, même s’il peine encore à attirer les hommes et des habitants des quartiers populaires comme la Goutte d’Or, toute proche.
La vente de produits sans emballage – alimentaires ou ménagers – a le vent en poupe, tant dans les boutiques bio que dans les supermarchés traditionnels, même si l’empire du plastique a encore de beaux jours devant lui ! Plusieurs magasins spécialisés dans la démarche zéro déchet ont ainsi fait
leur apparition dans nos quartiers depuis quelques années.
PS : Brigitte Postec