Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

février 2020 / Culture

Pierre Richard à l’atelier

par Sandra Mignot

L’inconnu qui habite le dernier étage.
Pierre Richard s’illustre dans un seul en scène où l’image et la gestuelle remplacent la parole.

Monsieur X pourrait être l’un de ces vieux habitants de la Butte ou d’ailleurs. L’homme vit seul dans les hauteurs de son immeuble donnant directement sur le ciel. Mais son intérieur est mystérieusement animé par son imaginaire, ses souvenirs, son activité artistique, voire quelques voisins peu discrets. Le spectateur l’accompagne au fil d’une journée ordinaire, du lever au coucher puis au lever suivant.
Dans ce rôle muet, seul en scène, Pierre Richard est étonnant de vivacité. Drôle, émouvant, romantique, vivant. Ce n’est plus l’étourdi François Perrin du Grand blond (1972), ni le maladroit ou parfois simplet papa des Fugitifs (1986). Mais il lui reste bien sûr quelques traces du Distrait (1970), le premier film qu’il a réalisé et la fougue de l’Antoine qu’il a campé dans Les Vieux Fourneaux (2017).
Cette carrière cinématographique et le personnage unique construit au fil des rôles ont inspiré Mathilda May pour la création – sur-mesure – de ce spectacle. La comédienne est devenue depuis quelques années experte en matière de théâtre visuel via ses pièces Open Space et Le Banquet. Pas étonnant alors que le comédien soit ainsi magnifié, avec sa gestuelle reconnaissable entre mille.
Enfin, Monsieur X ce n’est pas qu’un comédien sur scène. C’est aussi un décor qui s’anime comme par magie grâce aux apports de la vidéo, au travail du son et à la musique, essentielle, composée par Ibrahim Maalouf. Et une mise en place au millimètre. Tout ce qu’il faut pour concevoir une narration poétique, burlesque et surprenante. S.M.
Jusqu’au 8 mars, avec Pierre Richard, écrit et mis en scène par Mathilda May, au théâtre de l’Atelier, place Charles Dullin, métro Anvers, à 19 h du mardi au samedi, à 15 h le dimanche.

photo : Pauline Maillet

Dans le même numéro (février 2020)

  • Le dossier du mois

    Municipales, paroles de campagne

    Danielle Fournier, Sophie Roux, Thierry Nectoux
    Le 18e du mois a élaboré un dispositif spécifique pour vous présenter les candidats qui briguent la mairie d’arrondissement. Il sera complété par un second volet dans notre édition de mars. Le 18e du mois a choisi de poser deux questions à chacun des candidats têtes de liste aux municipales de mars prochain dans le 18e, en leur demandant une réponse précise et surtout synthétique. Le dispositif a été identique pour tous les candidats : ils ont été filmés entre le 11 et le 22 janvier, sans mise en scène ni préparation, devant la mairie.
  • Hommage

    Le dépot de La Chapelle, de la vapeur à la caténaire

    Nadia Djabali
    Nadia Djabali, qui a rédigé cet article en octobre 2016, nous a quittés après de longs mois de souffrance. Comment partager, sous le choc du chagrin, notre immense tristesse ? Nous republions cet article en hommage à celle qui a été l'âme de notre mensuel et reviendrons sur ses 20 années passées au journal dans notre prochain numéro.
  • La vie du 18e

    Gare du nord : les propositions des urbanistes

    Dominique Gaucher
    Les experts mandatés par la Ville de Paris soulignent notamment le caractère démesuré du projet Stationord et le manque de connexion avec les quartiers environnants. Dominique Gaucher
  • La vie du 18e

    le made in paris labellisé

    Sonia Imbert
    Pour la troisième édition, la Ville de Paris a valorisé les produits façonnés dans la capitale, en décernant le label Fabriqué à Paris à plus de 300 artisans, créateurs, entrepreneurs. Sans surprise, nos talents du 18e se sont fait remarquer.
  • La vie du 18e

    Achetez en vrac, les dauphins vous diront merci !

    Florianne Finet
    Gobelets en lot, assiettes jetables, cotons-tiges, bouteilles d’eau dans les cantines scolaires... Tous ces produits du quotidien qui contiennent du plastique sont interdits depuis le 1er janvier.
  • Montmartre

    Restos du cœur

    Christine Legrand
    Le pied de la butte Montmartre abrite le plus grand centre parisien de distribution alimentaire des Restos du cœur. Plus d’un millier de familles y viennent chaque semaine chercher de quoi se nourrir.
  • Les Gens

    Silvia Dieguez : une gardienne attentionnée

    Noël Bouttier
    A la porte de Clignancourt, une gardienne d’immeubles d’origine brésilienne, Silvia Dieguez, dispense jour après jour des trésors de bonne humeur et de gentillesse.