Après les Algériens, Le 18e du mois est allé à la rencontre des Soudanais. Une autre communauté qui anime l’arrondissement, stimulée par l’aspiration démocratique qui bouleverse leur pays.
C’est une petite enclave soudanaise dans le 18e arrondissement de Paris, délimitée par quatre rues : Philippe de Girard et du Département, Pajol et Jacques Kable. Deux cafés et une épicerie où se retrouvent les Soudanais de Paris et de banlieue. Ceux qui arrivent tout juste et ceux qui sont déjà là. Pour la plupart, ils sont réfugiés politiques du Darfour, région de l’ouest du Soudan où un conflit armé oppose depuis 2003 les tribus « arabes » aux tribus « noires africaines » non arabophones. Ce qui valut au président Omar Al-Bachir d’être le premier président en exercice inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre en 2009. L’ONU a dénombré 300 000 morts et près de 2,7 millions de personnes déplacées depuis le début du conflit.
L’histoire en marche
Depuis la mi-décembre 2018, un mouvement démocratique a submergé le pays et notamment la capitale, Khartoum. Des manifestations pacifiques se déroulent pour demander le changement. La première conséquence en a été la destitution d’Al-Bachir, le 11 avril dernier après trente années de pouvoir. Les militaires ont pris sa suite. Puis un accord a été trouvé le 14 mai entre les généraux du Conseil militaire de transition (TMC) et les civils représentants les forces de la Déclaration pour la liberté et le changement (FDFC) : le TMC cède le pouvoir pour trois ans à un conseil de souveraineté. L’espoir d’un retour prochain à la démocratie ?
Photo : Jean-Claude N’Diaye.