C’est une boutique comme il n’en existe plus à Paris. On y trouve de la volaille en chair et en plumes.
La Ferme parisienne est une institution à la Goutte d’or. Comme son patron : Zakari Megharbi, 68 ans. C’est le dernier endroit de Paris où l’on peut acheter des volailles vivantes : poules, poulettes, canards, canettes, canetons, coqs, oies, dindes, dindons et même des lapins. Le commerçant raconte avec nostalgie : « Avant on pouvait trouver des animaux vivants sur le quai de la Mégisserie, mais ils n’en vendent plus. Nous sommes les derniers de Paris ! » Et c’est vrai que pour des générations de petits Parisiens c’était une promenade du dimanche en famille que d’aller voir les animaux sur les quais.
Zakari raconte avec truculence l’anecdote : « Il y a longtemps, les bâtiments de la police ont brulé à Paris. Et après ils se sont installés sur l’île de la Cité à la place de l’ancien marché à la volaille. C’est pour ça qu’on appelle les policiers, des poulets ! » C’est pour lui une façon d’inscrire son activité dans la lignée d’une tradition séculaire : celle de volailler, pas celle de policier.
Photo : Corentin Schimel.