Journal d’informations locales

Le 18e du mois

novembre 2014 / Les gens

Lucienne Marchand, une vie entre plumes et paillettes

par Michel Cyprien

Lucienne Marchand a consacré toute sa vie à confectionner des chapeaux de toutes formes et de toutes couleurs pour les professionnelles du spectacle.

À 92 ans, bon pied, bon oeil, alerte, vive d’esprit, cette authentique titi parisienne raconte, avec beaucoup de nostalgie dans la voix, son métier de modiste. Elle passe sous silence sa vie privée, « qui n’intéresse que moi », dit-elle. Le noble et le bas y ont joué en alternance et seuls sa passion et le plaisir du moment l’ont aidée à vivre. Lucienne évoquera seulement le drame pesant dont la plaie n’est pas totalement refermée. Mariée et mère à 20 ans, son fils unique décédera à 28 ans des suites d’un lymphome agressif. Une injustice inacceptable qui la laissera longtemps devant un mur d’incompréhension.
Lucienne, qui a toujours habité le 18e, a commencé à travailler à l’âge de 17 ans. «  Au grand dam de mes parents, les études n’étaient pas faites pour moi, je voulais être danseuse. J’ai commencé à trier des épingles dans une boutique place Vendôme. Pas très valorisant ! J’en ai profité pour m’inscrire au concours d’entrée à l’Opéra. Le jour du concours, j’avais les oreillons et ne me suis pas présentée. Je n’ai pas eu droit à une session de rattrapage. » Sans qualification aucune, avec volonté et ténacité, elle eût la chance de débuter comme seconde main auprès des modistes de grandes maisons comme Schiapparelli, Balenciaga, Suzy, Maria Guy… La guerre arrive, exil en Bretagne, puis retour à Paris, rue Tholozé.

Des Folies Bergère à l’Opéra

Quelques années d’interruption pour raisons familiales, puis Lucienne décide de refaire des chapeaux. Des chapeaux de théâtre : tout ce qui se rapporte de près au spectacle l’a toujours fascinée. Le directeur artistique des Folies Bergères recherche une modiste, Lucienne a le culot de s’engouffrer dans l’espace qui lui est offert. Elle va se faire la main, tout en continuant à travailler chez quelques professionnelles (en particulier chez une modiste rue Royale) pour consolider son savoir faire.
Au bout d’un an, un heureux hasard va bien faire les choses... (Lire la suite dans le numéro de novembre 2014)


Photo : © Christian Adnin

Dans le même numéro (novembre 2014)

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