« J’aime créer des ponts entre les gens » affirme la compositrice d’origine roumaine Stefania Becheanu, une artiste qui travaille autour du son, du corps et de l’espace. L’objectif de sa résidence à la Maison de la musique contemporaine (MMC) est la création d’une pièce musicale performative qui intègrera des habitants et se tiendra le 5 juin à la bibliothèque Jacqueline de Romilly.
Installée dans le quartier porte Montmartre depuis 2021, la MMC a pour mission la valorisation et la promotion de la musique contemporaine, ainsi que sa diffusion auprès de tous les publics (lire notre n° 299). Cette structure nationale anime depuis trois ans, un projet ancré dans le territoire : « En son(s) quartier ». Pour Simon Bernard, qui pilote la résidence artistique : « L’art fait société. Ce projet vise à déplacer l’artiste, à le sortir d’une posture purement artistique pour faire du lien. »
Cantines, création sonore et lecture
Pour la première fois cette année, la MMC avait confié la sélection de l’artiste en résidence à un jury, composé de représentants des partenaires sociaux, éducatifs et culturels (l’école Françoise Dorléac, l’association Tournesol, le Petit Ney, la bibliothèque Jacqueline de Romilly, l’association Racines barbares, le centre Binet et Les Petits frères des pauvres). « Nous souhaitions ainsi favoriser une co-construction, une appropriation du projet par les partenaires », explique Simon Bernard.
Stefania Becheanu a proposé un projet intitulé « Jépapeur », centré sur la thématique de la peur. Cette résidence l’enchante : « Le projet est très inspirant pour moi car je peux rencontrer tous types de publics. Cela enrichit ma création. » En effet, la compositrice anime au Petit Ney des cantines participatives roumaines. Elle travaille avec deux classes de l’école Françoise Dorléac ainsi qu’avec les enfants inscrits à un stage de création sonore sur des percussions roumaines pendant les vacances de Pâques. Elle a aussi tendu son micro aux Petits frères des Pauvres et aux femmes migrantes de l’hôpital Bichat. Le 17 mai, elle proposera également un atelier lecture avec les bébés et leurs parents, au Petit Ney.
Chaque atelier est l’occasion pour Stefania Becheanu de collecter des sons qui fourniront la matière de sa création. « Ce que je veux partager aussi, c’est ma fascination pour les sons, depuis le plus petit, le plus infime, explique-t-elle. Si on prête attention, si on tend l’oreille, il y a une musique qui nous entoure. » Avec chaque groupe qu’elle rencontre, elle échange autour du thème, enregistre les moments de partage, cherche ce qui musicalement apaise, sensibilise sur l’écoute, le sonore. Un mode de création étonnant, dont on a hâte de découvrir le résultat.

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