En 2030, pour la première fois, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Pour Isabelle Chicot, qui a créé les Cafés santé seniors, il est indispensable de les aider à bien vivre cette période de la vie.
Les Cafés santé seniors, c’est désormais tous les mois au restaurant La Terrasse. En novembre on y parlait d’activité physique. En décembre les médicaments et la question de la sur médication seront abordés. L’initiative émane d’Isabelle Chicot : « Parce que je suis sénior et qu’on le devient tous. ». Cette journaliste et membre du Conseil local des ainé.e.s du 18e (créé par la Mairie en mai 2023) a d’abord fondé l’association Vive les seniors, dont l’outil principal est un site internet qui foisonne de conseils santé (sur l’alimentation, le cancer, la canicule, le surpoids...), d’entretiens avec des médecins spécialistes qu’elle rédige elle-même pour « prévenir, détecter, pallier les troubles et les douleurs physiques et psychiques liés au vieillissement ». Mais comme la moitié des plus de 75 ans ne sont pas familiarisés avec cet outil, Isabelle Chico a conçu les Cafés santé seniors, plus conviviaux et accessibles à tous.
Eviter les chutes
Lors de leur deuxième édition, une quarantaine de personnes s’étaient réunies pour écouter et discuter avec l’invitée du mois : Jacqueline Ortiz, éducatrice sportive et fondatrice de l’association Amunanti. Après avoir rappelé d’emblée la définition de la santé selon l’OMS, « un état de complet bien-être physique, mental et social, pas seulement une absence de maladie ou d’infirmité », elle a notamment fait la différence entre les activités physiques quotidiennes (le ménage, les courses…) et les activités sportives « quand vous allez suer ». Elle a également introduit le mot barbare « proprioception ». Soit la perception consciente des mouvements des différentes parties du corps qui permet d’améliorer l’équilibre et la motricité. Quand on sait que les chutes sont la première cause de mortalité accidentelle des personnes âgées et que près de 10 000 personnes de 65 ans et plus en décèdent, on comprend l’importance de travailler cette proprioception.
Des seniors en demande
L’interactivité est vivement encouragée et les personnes présentes ne manquent pas d’intervenir, qui pour déplorer « les nuisances sonores à Paris qui impactent le sommeil », qui pour souligner que « les horaires des salles et des piscines ne sont pas adaptés aux seniors ». Mariette rapporte même qu’elle fait du brain-ball (la « gym du cerveau ») avec son petit-fils sans le savoir et un homme déplore que « rien n’est fait pour les seniors ». Dans le 18e, les lieux, qu’énumère Jacqueline (la Mairie, les Centres d’action sociale, les cinq clubs seniors, les maisons, sport-santé, les associations… ), où « aller chercher les activités et qui permettent de lever les freins géographique, économique, à la pratique » sont pourtant nombreux pour trouver l’activité qui conviendra à chacun et chacune pour rester en forme et continuer à avoir une vie sociale. La séance se termine joyeusement en musique par une séance de zumba gold assis où, Jacqueline le rappelle, « on a le droit de se tromper et de rire ».
L’initiative est subventionnée par la Mairie de Paris et financée par quelques sponsors. Dix autres Cafés santé seniors sont prévus dans le 18e, tous à La Terrasse.