La Ville de Paris change de méthode et annonce l’ouverture prochaine d’un centre d’accueil et d’hébergement.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé le 31 mai « la création d’un camp humanitaire pour réfugiés à Paris ». Le but : « offrir un accueil de jour » mais aussi « un hébergement à des personnes qui arrivent démunies » dans la capitale. Elle a ajouté que la Ville était en train « d’expertiser différents sites pour voir dans quels délais, le plus tôt possible, nous pourrons envisager de le mettre à disposition ». À sa droite, on remarquait Éric Lejoindre, le maire du 18e, qui revenait d’une visite à Grande Scynthe en compagnie de Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris chargée des solidarités.
C’est donc sans surprise qu’on a appris, lors de la conférence de presse donnée par Dominique Versini le 16 juin, que ce centre serait implanté dans le nord-est Parisien et, plus précisément, dans le 18e, sur une partie du site réservé au futur campus Condorcet en attendant sa réalisation. Pour la date d’ouverture, il n’est plus question de la mi-juillet mais « de la rentrée en raison des expertises nécessaires ».
Abriter les primo arrivants
Avec ce projet, la Ville change de vocabulaire : campement, centre de transit, centre d’accueil, ce vocabulaire est périmé et Paris envisage un lieu qui respectera les « conditions réglementaires » et « celles des camps de réfugiés et de migrants édictées par l’ONU et le Haut-Commissariat pour les réfugiés ». Un changement pour une action nouvelle assortie de déclarations qui ont aussi pour objectif de faire bouger
l’État alors que, depuis des mois, on assiste à un renvoi des responsabilités désespérant, qui laisse des centaines de personnes dans une situation dramatique. L’initiative « relève de la libre administration des collectivités locales », a-t-on commenté immédiatement au ministère de l’Intérieur, sans montrer un grand empressement à suivre… et financer la proposition... (Lire la suite dans le numéro de juillet-août 2016)
Illustration : © Séverine Bourguignon