Les solutions de relogement à court et long termes n’ont pas abouti. Le dojo, fondé en 1989, fermera ses portes à la fin de septembre 2016. Le pire est arrivé, même si les dirigeants veulent croire à une réouverture au 38 rue de La Chapelle, au mieux en 2018.
« Je vous ai annoncé la fermeture du dojo. Notre bâtiment ne sera pas en mesure de reprendre une nouvelle saison sportive au mois de septembre ». C’est par ce triste courrier adressé aux parents et membres du club que Pierre Le Caer, fondateur, professeur et administrateur du dojo de La Chapelle 1989, clôt l’année 2015-2016. Malgré les discussions avancées avec Paris-Habitat pour une solution de relogement dans l’ancienne ferme du 38 rue de La Chapelle et le soutien de la mairie du 18e, Pierre Le Caer jette l’éponge. C’est une histoire d’un quart de siècle qui s’achève.
L’ambiance est joyeuse et détendue ce dimanche de fin juin pour le déjeuner annuel du club. Parents, pratiquants et membres de l’association discutent autour d’un verre, les enfants comme à l’accoutumée jouent et courent librement sur le tatami. Une fête comme les autres, sauf que c’est la dernière. Car Pierre Le Caer a décidé de ne pas poursuivre le combat judiciaire. Il ne souhaite pas attendre la décision du délibéré qui sera rendue en septembre par le TGI de Paris dans l’affaire qui l’oppose à Eifidis, bailleur social propriétaire de l’ancienne usine au fond du 21 rue de La Chapelle.
Début septembre, « j’assurerai quelques cours pendant trois semaines mais juste le temps pour les enfants et les pratiquants de trouver d’autres structures pouvant les accueillir » poursuit Pierre Le Caer. On sent la lassitude et la résignation. Pourtant, tout espoir n’est pas perdu pour que le club trouve un ou des hébergements d’urgence à la rentrée et surtout pour que les discussions en cours depuis deux ans pour un relogement au 38 rue de La Chapelle aboutissent.
Un relogement au mieux en 2018
Igor Van Wymeersch, futur administrateur du dojo, dans l’éventualité où le club survive à l’arrêt temporaire de son activité, veut y croire. « Nous aurons une réunion d’engagements avec Paris-Habitat en septembre 2016, explique-t-il. Un accord financier a été trouvé pour le loyer et Paris-Habitat devrait s’engager à assurer les travaux de gros œuvre et de mise aux normes du futur établissement recevant du public (ERP) : rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite, ou installation d’un ascenseur pour l’accès aux étages. Le second œuvre et l’aménagement reviendront au club. « Pour l’instant, les discussions avancent bien », reconnaît Igor Van Wymeersch, mais rien de concret n’a encore été couché sur le papier. Mais d’ici l’éventuelle livraison en 2018, la question est de savoir si le club pourra survivre à une longue interruption d’activité. « À cet horizon, le risque est qu’il ne reste que des miettes du club car la structure humaine que constitue une association est fragile », s’inquiète Pierre Le Caer.
Solutions d’urgence toujours à l’étude
Toutefois, l’association est très soudée et compte dans ses rangs de nombreux bénévoles de qualité, rassemblés autour de la personnalité de Pierre Le Caer. Les membres se mobilisent tous azimuts pour dénicher des solutions de relogement temporaire. Outre les échanges avec la mairie pour investir un ancien parking entre la place Hébert et Cap 18, les membres frappent à toutes les portes pour trouver, qui des créneaux dans d’autres salles municipales, qui auprès de l’Union sportive des cheminots de France, union des activités sportives de la SNCF. Des visites, des courriers sont attendus pour la fin juin. La mairie du 18e et Éric Lejoindre n’ont pas ménagé leurs efforts et leur soutien au club et Pierre Le Caer a remercié le maire pour son action. Mais les pouvoirs d’une mairie d’arrondissement pèsent peu face à la mairie centrale et de ce côté, les soutiens ont été inexistants. Une certitude, une page se tourne pour le dojo de La Chapelle. Car si quelques heures seront trouvées pour les adultes pratiquant dans d’autres lieux sur Paris, il est certains que les parents refuseront d’inscrire leurs enfants loin de leur domicile.
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