La pratique de l’escalade a explosé depuis une dizaine d’années. Dans notre arrondissement, plusieurs salles proposent cette activité couplée avec de la restauration. Visite de deux d’entre elles.
Un vendredi soir de février. 20h30 bien tapées. Tout près du cimetière de Montmartre, on entre dans un restaurant très rustique installé sous une verrière. Au fond, surprise, un grand espace dédié à l’escalade. Sur la droite, « La grimpe », un lieu joliment décoré, dédié aux enfants. Et sur la gauche, un vaste espace pour les adultes. « Avant, c’était un garage », confie Thaddeo qui nous fait visiter ce lieu ouvert à l’automne dernier. Ici, on est chez Arkose, l’un des leaders français de la grimpe, implanté notamment à Nation et Strasbourg-Saint-Denis.
Du bloc sur la butte
A Montmartre, où la moyenne d’âge flirte avec les 25 ans, il s’agit d’escalade de bloc, qui ne nécessite ni corde ni baudrier, à la différence de l’escalade de voie (voir notre encadré). Les murs ne sont donc pas très hauts et dessus, les grimpeurs se repèrent en empruntant des voies symbolisées par des couleurs et des niveaux de difficultés différents. « J’escalade depuis dix-sept ans, raconte Thomas, habitué de la grimpe qui vit dans le 11e. J’ai plaisir à venir dans cette salle très agréable et encore pas trop fréquentée. » Il explique que la salle historique d’Arkose, celle située à Nation, est prise d’assaut. Il se réfugie donc à Montmartre, où les parcours manquent parfois un peu d’originalité selon lui. Pourtant, Thaddeo estime que le renouvellement régulier des parcours, pour satisfaire l’appétit des grimpeurs, est un des atouts de la salle. Au même titre que la qualité de l’alimentation proposée (bio, circuits courts) ou les animations hebdomadaires, qui participent elles aussi au côté branché de la discipline. Point bonus, si vous venez à Arkose Montmartre, vous pourrez peut-être croiser les athlètes français Oriane Bertone et Mejdi Schlack, bien placés pour les JOP, et s’entraînent parfois ici.
Pigalle la familiale
Après Montmartre, direction Pigalle pour visiter Vertical Art. Une salle qui, elle, jadis, n’était pas un garage, mais un supermarché. Le groupe est plus modeste, mais dispose tout de même de deux salles à Paris, dont celle de Pigalle ouverte depuis quatre ans. Là aussi, on entre d’abord par un restaurant afin de pénétrer ensuite dans un grand espace de grimpe comparable en surface à celui d’Arkose. À Pigalle, la très enthousiaste Marion, responsable de la salle, nous accueille et vante l’ambiance du lieu. « Ici, c’est familial, tout le monde se tutoie et se connaît. Et puis il y a de nombreuses animations, comme du massage ou du tatouage, ajoute-t-elle. N’oublions pas le petit plus, le sauna mixte. »
Ici, comme ailleurs, des cours et des stages sont proposés aux grimpeurs, lesquels sont de plus en plus nombreux à Paris mais aussi dans le reste de la France, leader mondial du secteur avec plus de 200 salles dans tout l’Hexagone. À Paris, il n’est donc pas rare de voir certains grimpeurs inscrits dans plusieurs salles. C’est le cas d’Elie, qui pratique ce sport depuis plus de trois ans. Inscrit en parallèle à Arkose pour avoir plus de diversité dans les parcours, il constate lui aussi un intérêt croissant pour l’escalade. « Avant, je pouvais monter à 19 h en sortant du travail, rembobine-t-il entre deux blocs. Maintenant, il faut que j’attende 21 h. »
C’est donc officiel, même dans le 18e, la grimpe en salle est victime de son succès. •
Photo : Jean-Claude N’Diaye