Quelle surprise et quelle colère pour les familles des résidents devant la menace de fermeture prochaine de l’établissement.
La soixantaine de personnes réunies devant l’Ehpad, le jeudi 25 janvier, étaient déterminées à obtenir une solution satisfaisante pour leurs proches, à la suite de cette annonce brutale mi-décembre. Des familles, des résidents, des membres du personnel, l’union locale CGT et diverses personnalités politiques, entre autres Aymeric Caron et Ian Brossat, avaient répondu présents.
Ouvert fin 2013, l’établissement a été repris en 2017 par la fondation OVE, reconnue d’utilité publique, en charge de plus de 110 établissements, services et dispositifs sociaux et médico-sociaux en France.
Les familles des 43 résidents ont été reçues individuellement par la direction et Delphine Danneker, directrice de la communication, précise qu’elles « ont reçu l’assurance que la fermeture de l’établissement se ferait de manière progressive et pas avant que l’ensemble des résidents n’aient trouvé une solution sécurisée à leur actuel accompagnement ». Mais Séverine, la fille d’une résidente, « n’admet pas que (sa) mère très âgée puisse être déplacée dans ces conditions inhumaines ».
Une gestion opaque
Concernant le personnel, soit environ une quarantaine de salariés, il n’y aurait pas de licenciement (rupture conventionnelle ?) et ils seraient repris dans les autres structures du site ou dans d’autres Ehpad parisiens.
Le collectif de résidents et de parents a alerté de nombreuses personnalités politiques et l’ARS, afin de comprendre l’origine du déficit chronique, s’étonnant de l’encaissement tardif de leurs paiements, de la sous-occupation de l’Ehpad et de l’emploi des dotations publiques. Dans sa réponse, l’ARS rappelle : « A plusieurs reprises, les autorités de tutelle ont aidé financièrement l’Ehpad, sans pour autant que la situation ne s’améliore. » Aucun contrôle ou audit de ces fonds publics n’a semble-t-il été effectué. D’une manière générale, l’absence de transparence des décisions et les incohérences de gestion attisent le mécontentement des familles, qui l’ont fait savoir le 25 janvier rue René Clair.
Une solution pérenne
Dans une pétition en ligne, lancée par Bruno Fialho, ancien adjoint au maire du 18e, le collectif et ses soutiens insistent « sur la nécessité d’attendre l’expertise diligentée par la CGT de la fondation OVE et votée à l’unanimité des syndicats représentés au comité social et économique ». Ils vont plus loin en proposant « que la Mairie de Paris envisage la reprise de la gestion de l’établissement pour garantir la continuité des soins et du bien-être des résidents. » Cette solution est également évoquée par Danièle Obono, députée du 18e (LFI), dans une lettre à la directrice de l’ARS, à la Mairie de Paris et à la ministre des Solidarités.
Une rencontre devait avoir lieu le 26 janvier entre la direction d’OVE, l’ARS et la Ville mais aucun membre du collectif n’était convié à ce rendez-vous. Une nouvelle réunion d’information, le 8 février, a été proposée par le directeur général de la fondation OVE dans une lettre du 23 janvier. La mobilisation est forte, mais arrivera-t-elle à se faire entendre ? Éléments de réponse le mois prochain.
Photo : Maxime Renaudet