Les villes de Paris et Saint-Denis ont mis en place un accueil de jour pour les personnes migrantes sans domicile. L’activité disparaîtra avec l’été.
Une petite grille ouverte. Des hommes entrent et sortent de cet éphémère centre d’accueil de jour pour migrants, installé pour l’été dans des locaux désaffectés sous une bretelle du périphérique et de l’A1, presque en face de la tristement célèbre « colline du crack ». Pas d’enseigne, c’est le bouche-à-oreilles qui fonctionne. Isaac, réfugié sénégalais qui fait la manche à quelques mètres, n’était même pas au courant de l’existence du centre. La « halte », confiée pour sa gestion à la Fondation Armée du salut, est pourtant ouverte depuis le 28 mai. Elle n’a pas vocation à constituer une réponse pérenne et doit fermer le 30 septembre. Après, il faudra trouver un autre lieu.
Répondre à l’urgence immédiate au coup par coup, tout en renvoyant l’État à sa responsabilité d’une réponse durable... c’est la ligne fragile que semblent avoir décidé de suivre les villes de Paris et Saint-Denis, co-financeurs du projet (budget : 200 000 €), dans des locaux mis provisoirement à disposition par une entreprise immobilière (la compagnie de Phalsbourg). On raconte qu’à la place sera construit un hôtel 5 étoiles. En préparation des Jeux olympiques ?
Photo : Jean-Claude N’Diaye