Journal d’informations locales

Le 18e du mois

Abonnement

FacebookTwitter

avril 2023 / Saint-Ouen-Clignancourt

Ta salle de travail. Au calme, pour étudier

par Magali Grosperrin, Sandra Mignot

L’association Ta salle de travail (TAS2T) fournit aux jeunes des espaces d’étude chaque dimanche.

Devant son ordinateur, Asma, 20 ans planche sur ses cours de géographie : « J’ai eu connaissance de ce lieu il y a quelques semaines, quand l’association s’est présentée auprès d’Oasis 18, où je suis en service civique. J’ai trouvé intéressant d’avoir un endroit pour travailler car chez moi j’ai trop de distractions. » Trois nouvelles étudiantes font leur entrée. Fanta, Dioula et Wafa sont en BTS économie sociale et familiale. « Chez nous, c’est trop bruyant pour se concentrer sur les révisions. » De longues tables de bois, des bancs, un podium sur lequel sont installés de confortables canapés, de grandes baies vitrées et, près du mur de l’entrée, de hauts tabourets le long d’un comptoir. Tel est l’espace que la Maison de la conversation met à disposition de l’association Ta salle de travail (TAS2T). L’objectif ? Offrir un espace d’étude chaque dimanche pour ceux qui veulent réviser dans le calme et dans un environnement accueillant.

Tout a commencé lors de la campagne des municipales de 2020. « Nous sommes allées à la rencontre des jeunes des quartiers du 18e et nous leur avons demandé ce dont ils avaient besoin, explique Manelle, étudiante, co-fondatrice de TAS2T et vice-présidente de l’association. Parmi leurs revendications il y avait ce problème de trouver un lieu d’études. Les horaires des bibliothèques sont en général trop restreints. Les BU de nos facs sont souvent loin. » Manelle, Yassimina et Hady, les trois co-fondatrices, connaissent elles-mêmes le problème.

Deux salles dans le 18e

En allant porter leurs revendications les trois cofondatrices découvrent Espoir 18, qui propose de mettre à disposition son local de la rue de la Charbonnière, en semaine et le week-end. Puis le maire du 18e, Eric Lejoindre, les met également en contact avec l’équipe de la Maison de la conversation, qui doit ouvrir en 2021. Dès avril de cette année, elles commencent à mettre ces espaces à disposition gratuitement. Seule condition : réserver à l’avance via le compte Instagram de TAS2T.

Deux des fondatrices (rejointes par Hadidja) sont présentes à chaque permanence et accueillent une quinzaine de personnes. Elles-mêmes n’ont pas terminé leurs études. Et gérer ces salles est chronophage. Raison pour laquelle elles avaient laissé de côté le projet en 2022. Mais elles sont de retour depuis février et comptent parvenir à développer leur initiative. En plus des deux salles actuelles, TAS2T recherche d’autres lieux, prêtés par des associations, des entreprises ou des écoles, dans le 18e mais aussi dans d’autres arrondissements. « Avec l’idée de trouver des relais pour que les permanences soient assurées par des jeunes qui habitent à proximité des salles », suggère Hadidja.

Et l’idée est aussi de créer du lien. « Nous aimerions qu’il y ait un partage d’expérience, qu’on ne reste pas chacun de notre côté », observe Manelle. Elles songent ainsi à proposer des ateliers d’aide à l’écriture de CV, lettres de motivation et mémoires. Car les obstacles rencontrés par les jeunes des quartiers prioritaires sont légion et l’entraide est le premier pas vers la réussite. •

Photo : Sandra Mignot

Dans le même numéro (avril 2023)

  • Le dossier du mois

    Entre béton et bitume, ça pousse

    Danielle Fournier, Dominique Boutel, Sylvie Chatelin
    A découvrir, quelques projets en cours ou déjà aboutis, pour que le vert trouve sa place et puisse grandir dans la ville
  • La vie du 18e

    Réforme des retraites. Le 18e descend dans la rue

    Depuis le 19 janvier, la réforme des retraites et la méthode choisie par le gouvernement pour l'imposer font descendre les Parisiennes et les Parisiens dans la rue. Slogans et stigmates de la grève s'affichent dans l'espace public. Les habitants du 18e ne sont pas en reste.
  • Entre béton et bitume, ça pousse

    Jardin des Traverses sur la Petite Ceinture

    Dominique Boutel
    Le projet de promenade comestible baptisé Jardin des traverses, sur l’un des tronçons de la Cetite Ceinture, fait son chemin et devrait ouvrir au public à l’hiver 2023. Novateur dans sa conception et sa mise en œuvre, le projet est toujours en cours d’élaboration.
  • Entre béton et bitume, ça pousse

    Une serre au square Bashung

    Sylvie Chatelin
    A l'initiative de la Goutte verte, la belle idée d'inviter habitants et écoliers à faire des semis contribue aussi à la sécurité du quartier.
  • Entre béton et bitume, ça pousse

    Journée de la terre et du climat

    Danielle Fournier
    Le 22 avril c’est la Journée de la terre et du climat. Un programme festif est annoncé dans le parc Chapelle Charbon.
  • La Goutte d’Or

    Fabrique de la Goutte d’Or. Le fil conducteur des couturieurs

    Joachim Jarreau
    Depuis dix ans, une coopérative de couturiers se bat pour vivre et se développer autour d’activités et de créations qui dépassent de loin le travail du wax. Un travail entravé par des problèmes de régularisation des petites mains de cette belle entreprise.
  • Histoire

    Du Caire à Barbès. Les décors au pochoir du Louxor

    Danielle Fournier
    Sauvé grâce à une mobilisation populaire de douze années, le Louxor ouvrait de nouveau au public le 18 avril 2013. Et la veille, ce sont les habitants qui ont été invités les premiers à inaugurer le cinéma restauré, en particulier la salle Youssef Chahine et ses somptueux décors égyptiens. Pour célébrer ce dixième anniversaire, nous partageons l’article consacré par l’association Les Amis du Louxor à l’artisan d’origine de ce merveilleux travail : Amédée Tiberti.
  • Culture

    La Fabuloserie. Une collection hors norme à la Halle Saint-Pierre

    Aude Le Metayer
    La Halle Saint-Pierre célèbre les 40 ans de la Fabuloserie, la maison-musée fondée par le couple de collectionneurs Alain et Caroline Bourbonnais.
  • Les Gens

    Arnaud Larher ou les recettes de la réussite

    Sandra Mignot
    Dans le virage de la rue Caulaincourt niche un pâtissier chocolatier qui vole de succès en succès. Meilleur ouvrier de France, courtisé à l’international, il porte sa spécialité toujours plus près de l’excellence.