septembre 2021 / Alternative au béton, le jardin se réinvente
Un jardin extraordinaire pour les tout-petits
Le jardin Frédéric Dard renaît après sa fermeture en février 2020 à la suite de dégradations. Il a accueilli cet été trois séances du projet du Maquis d’Emerveille, pour une reconnexion des tout-petits à la nature, une première à Paris.
Pour une première séance d’appropriation des lieux et d’expérimentation, le jardin est réservé aux tout-petits et à leur famille, afin de contrebalancer le fait que l’espace public est en général considéré comme un endroit hostile et inapproprié à la petite enfance. Où sont les espaces en milieu urbain pensés et aménagés pour les tout-petits ? L’idée est de dépasser la logique du square parisien et son bac à sable pour leur offrir un espace de déambulation libre, avec des jeux et parcours sécurisés. Porté par la compagnie des Demains qui chantent et l’adjointe chargée de la petite enfance, Victoria Barigant, le projet a pour ambition de laisser les enfants renouer avec la nature en éveillant curiosité et imagination. Des artistes participent activement à l’expérience.
Partir à l’aventure
Ainsi le 7 août, une dizaine d’entre eux (musicien.nes, comédien.nes) attendaient les enfants et leurs parents dans le jardin. Ils les ont invité à jouer avec la terre, les plantes, l’eau, les instruments de musique, à se saisir des objets qui étaient cachés dans le jardin et à se détacher de leur groupe ou de leur parent pour « partir à l’aventure ».
Cette conception de jardin a vu le jour en Seine Saint-Denis, en nuin 2017, au parc de la Poudrerie à Sevran, avec la même compagnie. Le premier Maquis d’Emerveille a été réalisé par des artistes et des jardiniers, faisant collaborer plus particulièrement le plasticien Vincent Vergone et le paysagiste Guilain Roussel et les services du département de Seine-Saint-Denis. Il sert d’inspiration pour le jardin de Montmartre. Pour la compagnie des Demains qui chantent « l’idée maîtresse de ce jardin, c’est que l’éveil au monde suscite en nous un émerveillement et qu’il faut offrir à chaque enfant cette faculté d’être touché et émerveillé au contact des êtres et des choses qui nous entourent. Il faut être soucieux de la qualité des objets, de l’environnement et des relations que nous entretenons avec eux. »
Émerveillement ? Oui pour les 14 adultes et 22 enfants présents au jardin Frédéric Dard, venus avec leurs parents ou les assistantes maternelles.
Photo : Jean-Claude N’Diaye