Les salariés sur le point de craquer.
Deux heures de débrayage le samedi 17 septembre, c’est le moyen qu’ont trouvé les employés du Monoprix Ordener pour manifester leur ras-le-bol à l’égard de leurs conditions de travail. En dix-huit mois, l’effectif du magasin est passé de 104 à 64 salariés. Et cela se voit : dans le commerce presque toutes les caisses tapis ont été remplacées par des caisses automatiques (celles où c’est le client qui fait le travail). « Au service caisse, le chef de caisse est quasi quotidiennement obligé d’assurer seul ce poste », écrivent-ils dans un communiqué qui accompagnait leur action. « Résultat : les clients abandonnent leurs achats, la démarque (ndlr : le vol) explose. (…) Et des collègues en situation de fragilité, atteints de maladie chronique doivent assurer le travail de deux personnes. » D’où une conclusion : « La direction fait délibérément le choix de mettre en danger notre santé, notre sécurité et l’avenir du magasin et de nos emplois », poursuivent-ils.
Un constat affligeant, qui se reproduit dans d’autres magasins Monoprix et ailleurs dans le groupe Casino. « Mais pas à la même échelle » observe Rémi Frey, secrétaire général adjoint de l’Union syndicale du commerce CGT à Paris. « Là où il y a une présence syndicale et une mobilisation, en règle générale, il y a une direction plus vigilante sur les conditions de travail. »Or, des projets de mise en franchise des magasins du groupe seraient déjà dans les tuyaux. « Dans des franchises, et surtout là où les effectifs seront les plus réduits, les accords d’entreprise pourront être remis en question et les équipes perdront beaucoup de leur faculté de négociation. » A l’issue du mouvement, les grévistes ont été reçus par la direction du magasin. En vain pour le moment.•