Au printemps et à l’automne, les vide-greniers sont de retour non pas sur les clochers des alentours mais sur nos places et dans nos rues. Dans le 18e, ils fleurissent aussi gaiement que les premières primevères.
Pour ceux et celles qui sont addicts à la déambulation devant les vestiges du monde d’avant, c’est à nouveau Byzance. Quel moteur nous tire donc du lit le samedi matin quand on pourrait goûter aux délices d’une grasse matinée ? Aux premières loges : l’attrait de l’inattendu. Contrairement aux brocantes, royaume des professionnels, les vide-greniers nous mettent face à des objets (au sens large) qui surprennent ou dont on avait oublié l’existence, des objets qui ont une histoire, volontiers contée par le propriétaire si nous la lui demandions. Ainsi, rue Caulaincourt, une poupée Bécassine en tissu, bien fatiguée, dont la vendeuse dit que c’est la sienne, qu’on la lui a offerte quand elle était enfant. « Elle a mon âge » souffle-t-elle, mais coquette, (...)
Illustration : Jean Martin