Le Bois Dormoy va s’agrandir d’environ 500 m2 et diversifier ses activités pour plus d’ouverture sur le quartier de La Chapelle.
Le Bois Dormoy, c’est cette petite enclave boisée (1 500 m2 actuellement) située cité de La Chapelle, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises dans nos pages. Vouée à être remplacée par un Ehpad et une crèche, la parcelle était mitoyenne d’un immeuble fortement dégradé. Alertée par l’association qui gère le site, la direction des espaces verts (DEVE) a démoli l’immeuble mitoyen qui se dégradait et dont des pierres tombaient dans le jardin. Le chantier s’est achevé le 26 juin 2020. L’enclave peut donc se développer…
Un premier projet vise à construire une serre sur le nouvel espace libéré. L’idée émane d’une rencontre avec Pépins production, une association « dont l’objectif est d’accompagner de manière responsable le processus de végétalisation en ville au tout début du cycle de la plante » et qui dispose déjà de quatre pépinières à Paris. Au Bois Dormoy, une serre-pépinière permettrait de produire localement des plantes de qualité pour son propre usage ainsi que pour les autres acteurs de la végétalisation du quartier, voire, pourquoi pas, pour les particuliers.
Une forêt qui se mange
Un deuxième projet, déjà soumis à la Mairie, est proposé par Dominique Lot, paysagiste et adhérente du Bois Dormoy. Il s’agirait de profiter de la présence des arbres et de créer une forêt-jardin, une forêt comestible. Inspiré des pratiques des paysans des régions tropicales, la forêt-jardin ou agroforesterie associe arbres et cultures et constitue un cercle vertueux. Il s’agit de reformer un écosystème forestier où les arbres reconstituent le sol et où l’humus, ainsi enrichi, permet la culture de plantes potagères. La Mairie est « assez séduite » par ce projet qui conserve le caractère boisé de la parcelle et qui serait l’occasion de proposer des activités liées à l’écologie urbaine ouvertes à tous.
Comme le souligne Odile de Plas, actuelle présidente du Bois, ces deux projets novateurs « mettraient le Bois Dormoy au carrefour des intervenants jardins du 18e (Jardins partagés, Vergers urbains…) » avec l’organisation d’ateliers et d’animations ouverts au grand public. Ils répondraient en cela à la demande formulée il y a un an par Pénélope Komités, alors adjointe à la Mairie de Paris chargée des espaces verts, « qu’un grand espace comme le Bois ne soit pas réservé à un petit nombre et soit ouvert, hiver comme été, au public ».
Photo : Jean-Claude N’Diaye