novembre 2019 / La vie du 18e
[Ils font parler du 18e] Quand la réalité dépasse la fiction [Article complet]
Hors-normes, le dernier film d’Eric Toledano et Olivier Nakache, est une histoire touchante qui n’est pas que du cinéma.
Vincent Cassel et Reda Kateb sont les têtes d’affiche du dernier film d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Une production bien partie pour exploser au box office, comme précédemment Intouchables, tant elle cumule les atouts. Les réalisateurs sont des habitués du succès. Narration, intrigues, musique, émotions et acteurs bankable, tout est à sa place dans ce film.
Mais ce qui touchera plus particulièrement les habitants du 18e c’est que l’histoire se fonde sur la vie de deux associations dont l’une est installée rue du Pôle Nord dans notre arrondissement. Le Relais Ile-de-France prend en charge des personnes de plus de 14 ans souffrant d’autisme, de psychoses ou de troubles associés pendant la semaine, les week-ends, les jours fériés et les vacances scolaires. Elle propose des temps d’accueil et de loisir qui permettent de créer une rupture dans le quotidien de personnes qui vivent en foyer ou en famille. Mais elle aide également à l’insertion sociale et professionnelle de jeunes non diplômés issus des quartiers populaires, qui sont peu à peu formés pour devenir les référents des personnes en situation de handicap. Un dispositif original, qui permet d’avoir un référent par usager, un « luxe » rare dans le secteur éducatif et social.
Kippas et voiles
Dans ce film, presque tout est vrai. Les deux associations sont dirigées par des croyants, l’un juif, l’autre musulman. Kippas et voiles se croisent avec bonheur en permanence. Compte-tenu des pseudo-débats qui agitent actuellement plateaux télés et paysage politique français, cela fait du bien. Certains des personnages autistes existent vraiment, et avaient été précédemment filmés par les deux réalisateurs dans un documentaire en ligne sur les sites des associations. Les deux dirigeants s’investissent corps et âme, jour et nuit, avec de maigres moyens mais dans une attention et un souci de l’autre constants. Ils permettent à des personnes porteuses de handicaps sévères d’accomplir de réels progrès en terme de socialisation et d’accéder à une qualité de vie meilleure.
On ne saurait trop vous recommander d’aller voir ce film, d’où personne ne ressort indemne, touché tant par l’engagement des professionnels que par la souffrance des jeunes autistes. Dernier détail : 5 % des recettes du film sont reversées aux deux associations.
Hors-normes, sur les écrans depuis le 23 octobre, en savoir plus sur les associations : lesilencedesjustes.fr, lerelaisidf.com