Le deuxième tour des élections municipales aura lieu le 28 juin. Une situation inédite puisque trois mois le séparent du premier tour, ainsi qu’une profonde crise sanitaire, prémices de la crise sociale.
Trois mois se seront écoulés entre les deux tours, au lieu d’une semaine. L’exécutif vient de décider la programmation du deuxième tour des élections municipales pour la fin juin. Une loi, votée le 22 mars, précise : « Lorsque, à la suite du premier tour organisé le 15 mars 2020 pour l’élection des conseillers municipaux et communautaires, des conseillers de Paris et des conseillers métropolitains de Lyon, un second tour est nécessaire pour attribuer les sièges qui n’ont pas été pourvus, ce second tour, initialement fixé au 22 mars 2020, est reporté au plus tard en juin 2020 (...) si la situation sanitaire permet l’organisation des opérations électorales. » Cela permet de comprendre pourquoi la date du 28 juin a été fixée : on atteint la limite de trois mois après le vote du 22 mars. Les déclarations de candidature à ce second tour ont été déposées « le mardi qui suit la publication du décret de convocation des électeurs », soit le 2 juin. Ensuite, tout va s’enchaîner jusqu’au vote, avec une campagne d’entre deux tours plus longue que d’ordinaire.
Concrètement le jour du scrutin, chaque électeur ou assesseur devra porter un masque. Du gel hydro-alcoolique sera disponible et les règles de distanciation physique seront appliquées. Des mesures à même de faciliter le vote par procuration, notamment la prolongation de celles mises en œuvre au premier tour, restent à définir à l’heure où notre journal part à l’impression.
Les programmes ont-ils évolué par rapport au premier tour ? Dans les listes de fusion (lire ci-contre), chacun essaye de faire avancer ses idées, en tenant compte du poids des scores au premier tour et l’engagement pour le deuxième tour est le fruit d’un compromis. Les grands sujets du premier tour, espaces verts, cantines scolaires, logement sont toujours présents mais des sujets nouveaux sont apparus : l’agrandissement des pistes cyclables et la place du piéton, la solidarité et sa reconnaissance, la lutte contre la précarité et la pauvreté, la relance des commerces, la qualité de l’alimentation…
Voter ou aller à la pêche ?
Reste une grande inconnue, l’abstention. Le premier tour, qui a eu lieu le 15 mars, a été marqué par un taux de participation en baisse de plus de cinq points par rapport à la précédente élection municipale. Qu’en sera -t-il dans les conditions très particulières de la crise sanitaire que nous vivons ? Les préoccupations des électeurs ont largement évolué sous le coup de la crise et de son cortège de difficultés. Les électeurs, souvent échaudés par le déroulement du premier tour, iront-ils déposer leur bulletin dans l’urne ? Ne seront-ils pas tentés par une sortie à la campagne dont ils ont été privés si longtemps ?
Photo : Thierry Nectoux