Seule une petite partie des activités sportives reprendra en juin mais tous les clubs doivent s’adapter.
Dans le monde d’après, pourra-t-on continuer à participer à des matchs de foot, à perfectionner son crawl en piscine ou encore à suivre un cours de yoga en groupe ? À ce jour, l’incertitude demeure pour les activités collectives ou celles qui se déroulent dans un lieu fermé. Les premières consignes sanitaires du ministère des Sports pour éviter un rebond de l’épidémie semblent draconiennes : dix mètres par exemple entre deux coureurs ou cyclistes et 4 m2 de surface de jeu par personne.
Dans le 18e, aucune date n’était fixée fin mai pour la réouverture des quatre centres sportifs qui abritent des gymnases et des terrains de handball, volley ou foot (en gazon synthétique) : Bertrand Dauvin, Poissonniers, Fillettes et Micheline Ostermeyer. Idem pour les piscines, où le respect de la distance physique semble être la principale difficulté en matière sanitaire. L’eau chlorée étant désinfectante, elle ne présente pas de risque de contamination avéré. Ces équipements étant gérés par la Mairie de Paris, la date de reprise dépend en grande partie des négociations entre elle et les syndicats sur les mesures de protection des agents.
En revanche, les terrains de sport de la Goutte d’Or, de Chapelle International (porte de La Chapelle) et Jesse Owens (ancien stade Championnet, porte de Saint-Ouen) devraient être à nouveau accessibles ce mois-ci. L’entrée sera régulée par des éducateurs.
S’organiser face aux contraintes
Un tour d’horizon des mesures prises par les clubs du 18e s’impose !
Tennis
« Nous avons prévu toute une série de mesures pour reprendre au plus vite, dès que la Mairie nous donnera le feu vert », explique Clyde Fleming, directeur du club Championnet sports. « Chaque joueur devra apporter ses propres balles et avoir du gel hydroalcoolique. Nous fournirons du désinfectant et du papier à usage unique. » Les cours se dérouleront uniquement en « un contre un » pour respecter les règles de distanciation.
Basket
Au Paris basket 18, qui compte environ 200 adhérentes, les entraînements en extérieur ne reprennent pas pour l’instant. « Il y a trop de monde sur les terrains ouverts au grand public et on ne peut pas réserver de créneaux. Et c’est difficile de motiver les joueuses quand il n’y a pas d’objectif en vue, le championnat ayant été arrêté en mars », observe Agnès Sylvestre, directrice du club féminin de basket.
En revanche, l’accompagnement individuel à la scolarité a repris dans le local de l’association, rue Madeleine Rebérioux, pour les collégiennes. Cette activité, partie intégrante du projet du Paris basket 18, s’était poursuivie en visioconférence en mars et avril. « Le basket de haut niveau est une motivation à poursuivre leurs études », explique Agnès Sylvestre.
Football
« La saison est finie mais on pourrait reprendre les séances dès que le stade Bertrand Dauvin ouvre et les poursuivre jusqu’à la mi-juillet », espère Mustapha Khaldi, entraîneur de l’Olympic Montmartre et notamment de son équipe féminine (lire notre reportage dans le numéro de septembre 2019). Depuis la mi-mai, les footballeuses se retrouvent en petit groupe sur l’espace pétanque du mail Belliard pour faire quelques exercices et étirements.
Athlétisme
A Championnet sports, pas de reprise des séances ni même du footing dans la rue depuis le 11 mai. « Même en petit groupe, les trottoirs et les contre-allées sont trop étroits. Ils ne sont pas faits pour courir et les voitures ont fait leur retour », constate Clyde Fleming. Les athlètes s’entraînent habituellement sur le stade des Poissonniers qui est toujours fermé.
Fitness et musculation
Dans le club de remise en forme Do-in sport, rue de La Chapelle, on se prépare activement à la reprise. La traditionnelle coupure estivale devrait être repoussée pour compenser les mois de fermeture. Des places vont être délimitées au sol pour les activités de fitness et les groupes seront dédoublés pour accueillir au maximum sept personnes par cours. Les adeptes de musculation devront désormais réserver un créneau d’une heure un quart, car seuls deux adhérents pourront être présents en même temps. « Il y a une vingtaine de machines dans la salle mais l’espace pour circuler est étroit », explique Laurent Thuilliez, président du Do-in et coach. Dans tous les cas, le masque sera obligatoire. •
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