Lors du dernier Conseil de Paris, le 18 novembre, la Ville de Paris a adopté un plan de soutien en faveur des Parisiens en recherche d’emploi « pour faire face à cette crise sans précédent ».
"Paris boost emploi”, c’est son nom, est structuré autour de quelques grands axes : développer la formation professionnelle, proposer à 45 000 jeunes une expérience professionnalisante, favoriser l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi, arriver à zéro “décrocheur” d’ici la fin de la mandature, expérimenter de nouveaux territoires zéro chômeur. C’est donc encore un plan très nouveau qui se dessine... le stylo tout juste levé, la signature à peine apposée !
L’esprit du plan
Afaf Gabélotaud, adjointe d’Anne Hidalgo en charge des entreprises, de l’emploi et du développement économique, qui a porté ce plan, et qui est aussi une élue du 18e depuis 2014, nous assure que les mesures qu’il contient vont rapidement être mises en œuvre. Et notamment avec Anne-Claire Boux, adjointe en charge de la politique de la ville et également élue du 18e, puisque « priorité sera donnée aux moins qualifiés » et aux jeunes des quartiers (dont les “décrocheurs” qui ne sont ni en études ni en emploi).
L’économie sociale et solidaire (ESS) sera aussi au centre de ce plan. Comme l’exprime Afaf Gabélotaud : « Les structures de l’ESS ont été touchées par la crise, mais elles proposent des solutions qui peuvent permettre le développement d’une économie à l’échelle d’un territoire, un arrondissement, un quartier. Ceci nous permettra d’apporter des réponses plus locales dans la production et la consommation, pour peut-être surmonter d’autres crises. » Et Anne-Claire Boux d’ajouter : « Il s’agit d’aller vers les jeunes, de les rencontrer là où ils sont, pour leur proposer des parcours individualisés, pour remobiliser leurs compétences, notamment sur des savoirs de base. »
Zoom sur le 18e
Dans l’arrondissement, ce plan devrait d’abord se traduire par des réponses locales aux problématiques d’emploi : « Sur les 150 000 Parisiens actuellement demandeurs d’emploi, on en recense 17 642 dans le 18e, avec une hausse de 13,5 % sur un an », nous dit Afaf Gabélotaud. Parmi les actions envisagées, nous en avons sélectionné quelques-unes. Tout d’abord, un appui aux structures d’insertion par l’activité économique, avec une augmentation du financement par poste (qui passeront de 5 000 à 10 000 sur tout Paris) et une possibilité étendue de recours au dispositif “premières heures”, déjà existant, pour des publics très éloignés de l’emploi. Objectif ? Faciliter la construction de véritables parcours d’insertion. S’ajoute à cela le développement de clauses sociales dans les marchés, ainsi que la mise en place d’une régie de quartier – structure d’insertion qui n’existe plus dans le 18e – qui permettrait d’associer habitants, bailleurs sociaux, élus, etc., pour répondre de manière précise aux besoins sur un territoire. Ensuite, le développement de plusieurs filières d’emploi sera privilégié : le textile, la mode et le design à la Goutte d’Or, l’agriculture urbaine – avec des formations à la clé –, l’industrie manufacturière – autour de Cap 18 à La Chapelle, dernière zone industrielle située dans Paris intramuros. Enfin, un comité stratégique de soutien à l’emploi devrait être mis en place dès le début 2021 à la mairie du 18e, en plus de celui de la mairie centrale.
Les acteurs de l’emploi sont nombreux dans le 18e – deux Pôle emploi, une mission locale, un point Paris emploi, une école de la 2e chance, bientôt un Territoire zéro chômeur, des associations d’aide aux chômeurs... Des moyens sont engagés, reste à voir si ces promesses porteront leurs fruits en termes de retour à l’emploi des personnes touchées directement. Reparlons-en dans quelques mois.
#ParisBoostEmploi | Face à la crise, l'emploi est un défi majeur. La Ville de Paris s'engage avec force pour le soutenir 👉 https://t.co/RB8wzUtpuV pic.twitter.com/8g30NmlYNB
— Paris (@Paris) November 19, 2020