Journal d’informations locales

Le 18e du mois

décembre 2020 / Chômage : trois pistes pour sortir de l’impasse

SNC, une association au service des « chercheurs d’emploi »

par Sophie Roux

Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) existe depuis 35 ans et accompagne, en binôme, des chômeurs pour les aider à retrouver un emploi.

200 groupes sont répartis dans toute la France, dont deux dans le 18e, à Montmartre et à la Goutte d’Or. Nous avons rencontré les deux co-responsables du groupe Montmartre.

18duM : Quelle est la nature de vos interventions ?

Katherine Portsmouth : L’action de SNC est une action citoyenne, de personne à personne, en complément du service public de l’emploi. C’est beaucoup par l’écoute que nous intervenons auprès des chercheurs d’emploi.

Élisabeth Nouaille : Oui, une écoute bienveillante, pour leur faire prendre conscience de leurs compétences. Restaurer l’image et la confiance en soi est un des premiers leviers pour retrouver un travail. Le chômage peut entraîner une perte de repères et parfois une sorte de culpabilité, voire de honte. Nous sommes parfois les seules personnes avec lesquelles ils parlent de leur situation. Et nous nous rendons compte parfois que leur problématique est plus complexe que ce que nous avions imaginé au départ.

KP : Très souvent, les personnes sont aussi confrontées à d’autres problèmes : de santé, de titre de séjour, de logement, de subsistance... tout est imbriqué. C’est avec le temps que nous découvrons toutes les difficultés auxquelles fait face une personne.

18duM : Combien suivez-vous de personnes ? Et comment faites-vous, justement avec le confinement, pour poursuivre vos accompagnements ?

KP : Pour ceux avec lesquels c’est possible, nous continuons en visio ou par téléphone. Et pour ceux qui n’ont pas d’accès au numérique (ni ordinateur, ni smartphone, ni connexion...) à la maison ou dans leur foyer, on trouve des aménagements, on essaye de les voir dans des parcs, par exemple. A l’exception des mesures ponctuelles d’aide, la situation des chômeurs n’a pas du tout été prise en compte dans les mesures gouvernementales, en termes de suivi. Certaines personnes ont souhaité arrêter leur accompagnement, tellement la situation était pour elles source d’angoisses. Le chômage représente aussi une rupture dans les liens sociaux. Et la période que nous vivons renforce davantage l’isolement des chômeurs. « C’est le confinement dans le confinement », m’a dit récemment un monsieur.

EN : Concernant les chiffres, en confinement ou non, c’est difficile de vous dire combien de personnes nous suivons, parce qu’il y a parfois des moments où l’accompagnement s’arrête, et reprend... ou non. Ce n’est pas faute de motivation : je pense à cette jeune femme, Bac+5, qui avait fait tous les ateliers emplois proposés par SNC et qui ne savait plus quoi faire. Et ce monsieur qui voulait se lancer dans les travaux de bricolage en auto-entrepreneur : tellement peu à l’aise avec le numérique, il fait un blocage et n’arrive toujours pas à déposer une annonce sur Le Bon Coin. Ou encore cette dame de 82 ans qui a besoin de compléter sa retraite.

KP : Le siège national de SNC a mis en place un numéro vert (accueil, écoute et orientation, gratuit et anonyme) pour soutenir les personnes au chômage. Et si des bénévoles veulent nous rejoindre, ils sont bienvenus : nous pourrons ainsi accompagner plus de chercheurs d’emploi.

Dans le même numéro (décembre 2020)

  • Le dossier du mois

    Chômage : trois pistes pour sortir de l’impasse

    Noël Bouttier, Sophie Roux
    La crise sanitaire est aussi une crise économique. Sur les 150 000 parisiens actuellement demandeurs d’emploi, on en recense 17 642 dans le 18e, avec une hausse de 13,5 % sur un an. Quelles sont les solutions proposées pour favoriser leur retour à l’emploi ?
  • La vie du 18e

    Commerces de quartier, même fermés, ils sont restés ouverts

    Dominique Boutel
    Pendant ce deuxième confinement, intervenu durant une période de l’année souvent essentielle pour leur chiffre d’affaires, les petits commerçants ont inventé des moyens de ne pas perdre le contact avec leur clientèle et surtout, de ne pas baisser définitivement leur rideau.
  • La vie du 18e

    Rabelais : un lycée éparpillé façon puzzle

    Danielle Fournier
    Le lycée Rabelais a fermé ses portes le 16 février dernier pour des raisons de sécurité et depuis, les cours sont dispensés dans quatre établissements. Aux difficultés de cette délocalisation s’ajoutent les contraintes sanitaires et maintenant, la violence.
  • La vie du 18e

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    Florianne Finet
    Tous les après-midis, l’association « La Babillo » accueille les tout-petits jusqu’à quatre ans avec leur famille.
  • Goutte d’Or

    Claudie Carayon, une belle personne

    Brigitte Batonnier
    Une figure de la Goutte d’Or est disparue début octobre. Retour sur ses engagements.
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    Des paniers pour les étudiants [Article complet]

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    Les étudiants sont aussi touchés de plein fouet par la crise actuelle. Des paniers alimentaires gratuits leur sont proposés à la résidence universitaire Philippe de Girard.
  • La Chapelle

    Repousser les exilés, toujours plus et où ?

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    La brutale évacuation de la place de la République, retransmise par de nombreux médias dans le monde, a son prologue dans le nord-est parisien. Une semaine avant, un camp regroupant quelque 3.000 migrants avait été démantelé, laissant au moins 1.000 d’entre eux sans solution.
  • Montmartre

    Pierre Valéry, rémouleur itinérant

    Jean Cittone
    Depuis cinquante ans, Pierre arpente les rues de plusieurs arrondissements du nord de Paris avec sa clochette et sa rémoulette, proposant aux professionnels et particuliers d’affûter leurs couteaux, lames et ciseaux. La crise sanitaire est venue fragiliser son métier.
  • Chômage : trois pistes pour sortir de l’impasse

    Le quartier Charles Hermite se mobilise

    Noël Bouttier
    Depuis quelques mois, le quartier Charles Hermite travaille sur la démarche Territoires zéro chômeur de longue durée. Sa candidature pourrait être retenue en 2021 lors de l’appel à projets.
  • Chômage : trois pistes pour sortir de l’impasse

    Paris lance son plan emploi

    Sophie Roux
    Lors du dernier Conseil de Paris, le 18 novembre, la Ville de Paris a adopté un plan de soutien en faveur des Parisiens en recherche d’emploi « pour faire face à cette crise sans précédent ».
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    Rachid Arar, le cuistot du cœur

    Sylvie Chatelin
    Rencontre avec Rachid Arar autour d’un café, dans son royaume, le patio du restaurant solidaire « La Table ouverte » à la Goutte d’Or.

n° 331

novembre 2024