Aux Puces de Saint-Ouen, une expo d’amitié salue la mémoire du chanteur.
Disparu en 2018, Rachid Taha, l’ancien chanteur black-blanc-beur de Carte de séjour, le repreneur talentueux de Ya Rayah, et surtout du magistral Rock the Casbah des punks de The Clash, a droit à un hommage d’amitié et de talents. L’expo Rock el Casbah, to Rachid Taha a été mitonnée à la galerie Dauphine, au milieu des Puces, par le photographe et sculpteur Philippe Perrin. Une trentaine d’amis artistes façonnent le portrait géant du « punk du raï ». L’intelligence collective de l’événement est de montrer plusieurs facettes de Rachid Taha.
Le peintre Djamel Tatah, portraitisant son ami en 1985, ravive les souvenirs des années 1980. Robert Combas lui dédie également un portrait, tout comme ses amis photographes du pop-rock, Marc-Antoine Serra et Pierre Terrasson.
Il y a les baisers affectueux, mais aussi les interrogations qui travaillaient le chanteur, celles de l’identité, de la condition immigrée, de la religion et de ses conflits, mais aussi de son art et de la musique. Un autre photographe, de guerre celui-ci, Enrico Dagnino, remonte en quelques images tout le tragique de la guerre en Somalie. La plasticienne Myriam Mechita donne à voir ses encres puissantes de visages et de corps sur papier rouge. Même les morts reviennent pour Rachid Taha, comme le chanteur de Suicide et artiste protopunk, Alan Vega, et ses assemblages de débris en forme de croix. Le dessinateur Jean-Luc Verna ou l’architecte Rudy Ricciotti sont aussi de cette petite casbah chaleureuse.
Jusqu’au 26 juin, galerie Dauphine, 132-140 rue des Rosiers à Saint-Ouen (93), samedi et dimanche de 11 h à 18 h. Entrée gratuite.