Journal d’informations locales

Le 18e du mois

janvier 2020 / La vie du 18e

Une promenade urbaine pas si tranquille

par Sylvie Chatelin

Le réaménagement du vaste espace qui court sous le métro aérien entre les stations Barbès-Rochechouart et Stalingrad est très attendu. Le projet avance malgré une concertation difficile et la multiplicité des transformations imaginées sur cette zone.

Bien complexe à mettre en œuvre, le projet de « Promenade urbaine  » sous la ligne du métro aérien qui relie Barbès à Stalingrad ! La promenade urbaine, c’est un projet de « frontière », aux confins de trois arrondissements de Paris, le 10e, le 19e et le 18e, l’une de ces zones limites que personne ne revendique réellement, car n’appartenant à personne sauf à ceux qui résident ou travaillent tout au long. Pour Eric Lejoindre, maire du 18e, la question s’est posée en ces termes : « Comment effacer cette idée de frontière, sortir du délaissement où l’absence d’usage a laissé place à de mauvais usages, et où, de plus, la réalité a percuté les projets, avec la crise migratoire, entre autres. » Un territoire également marqué par les problèmes récurrents de drogue et donc d’insécurité. Cet abandon historique des lieux favorise son occupation par des pissotières sauvages, des murs tagués, des installations détériorées.

Une zone en profonde refonte

Pourtant, mairies et associations ne lâchent pas l’affaire depuis trois ans, essayant de concilier préoccupations locales des habitants et des commerçants et impératifs urbains. En effet, pour compliquer les choses, le projet s’inscrit dans une transformation plus vaste de cette zone de Paris avec la refonte de la gare du Nord, plus grande gare européenne, qui prévoit un flux de voyageurs augmenté de 30 % à la suite des travaux, et de l’hôpital Lariboisière, qui sera doté d’une grande entrée au nord. Côté chaussée, le projet de circulation limite déjà la vitesse et le nombre de voitures et favorise l’utilisation des vélos, avec l’aménagement de pistes cyclables. Compliquée donc la concertation dans un lieu où s’entrecroi­sent toutes ces problématiques.

Pour les associations, Demain La Chapelle, SOS La Chapelle et Action Barbès, très actives dans la concertation et qui ont produit (en mai 2018) 20 pages de propositions, il faut des projets ambitieux. C’est ainsi qu’elles ont poussé celui concernant l’éclairage de la zone ; l’idée étant, explique Loïc Guézo, président de Demain La Chapelle, que ce quartier a droit, au même titre que les quartiers « chics », à un éclairage valorisant « le propre et le fréquentable » qui mette en valeur le patrimoine architectural. Non seulement la structure du métro aérien mais également les édifices qui le longent, comme l’Institut de soudure, véritable bijou Art déco, la façade des Bouffes du Nord ou celle du Louxor.

Mise en lumière

Pour l’instant, seules de belles lampes cuivrées, installées récemment sur le tracé du métro aérien témoignent de cette volonté d’éclairer une zone jusque là grise et glauque. C’est l’atelier Dada Lumière, situé rue Stephenson qui a emporté le marché, avec un projet « qui fera voler le métro sur un tapis de lumière ». En cohérence avec les autres lignes parisiennes, il devrait mettre en valeur les piles et voûtes du métro et leurs détails architecturaux, comme les blasons, à partir de mars prochain.

Dans le même numéro (janvier 2020)

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    Lucie Créchet
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    Le public va enfin découvrir le 360 Paris Music Factory, nouveau lieu consacré aux musiques transculturelles. Rencontre avec son fondateur, Saïd Assadi, qui entend proposer une nouvelle approche de la culture.
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    Il habite le 18e depuis vingt ans : Château rouge, Lamarck-Caulaincourt, rue Nicolet, rue d’Oran et maintenant rue Simplon. Le fondateur de l’école du numérique de Montreuil, Simplon.co, est un entrepreneur idéaliste et social !

n° 331

novembre 2024