Poète prolifique, joueur de mandole – un cousin plus rude de la mandoline spécialement inventé pour le chaâbi, Kamel Bourahla, « Cheikh », sillonne le 18e pour semer ses poèmes d’exil et soigner les âmes.
« Réfugié musical », c’est comme ça que Kamel se désigne, lui qui a trouvé sa place dans le 18e après avoir grandi en Algérie pendant la guerre civile, dans un milieu où la musique était « interdite ». Pour ce mandoliste surdoué en grande partie autodidacte, l’exil en France, c’était le rêve de pouvoir créer librement et de découvrir le conservatoire, les notes, le solfège, la formation arabo-andalouse classique. « J’ai atterri dans la Goutte d’Or par hasard, commencé à fréquenter les jams, le lien s’est fait naturellement et je n’en suis plus jamais reparti – même dans les moments où j’ai dû me loger ailleurs, tous les jours je revenais ici, c’est comme un aimant pour moi. La Goutte d’Or c’est comme une famille, ou une religion spéciale, où (...)
Photo : Dominique Dugay