Après l’histoire de ce grand lycée parisien (lire notre n° 311), partons pour une balade intimiste et littéraire à travers le regard et les souvenirs d’un ancien élève, revenu sur les pas de son adolescence.
Septembre 1959. Un jeune garçon, accompagné de son père, se présente, tôt le matin, rue Bochart de Saron pour faire son entrée en sixième au lycée Jacques Decour. Ces deux noms ne lui sont pas familiers. Il n’a jamais entendu parler de ce premier président du Parlement de Paris, sous l’Ancien régime, jugé et condamné à la guillotine par le tribunal révolutionnaire le 20 avril 1794 ; et pas d’avantage de ce grand résistant, professeur d’allemand dans ce lycée, tombé sous les balles nazies pendant la Seconde Guerre mondiale. Sauf, dans la bouche venimeuse de sa très réactionnaire professeure de piano, à la sortie de l’école primaire : « Chaptal oui, Jacques Decour, surtout pas ; un lycée rouge, tous les professeurs sont communistes ! » Il n’a guère plus (...)