Le Théâtre de la Ville consulte ses spectateurs, en blouse blanche, musique et pas chassés.
Dans la cour du Théâtre des Abbesses, trois petites tables rondes et des chaises. Un artiste – équipé de la blouse blanche du médecin – accueille son « patient », le spectateur qui sera le public d’un micro-spectacle à l’issue de la consultation dansée, poétique ou musicale qu’il lui offre. J’ai rencontré Clint Lutes, danseur américain installé en France depuis de nombreuses années et spécialiste de l’improvisation. Il a posé des questions sur mon métier, mon quartier, mon vécu du confinement, a pris des notes, choisi une musique en lien avec ce que je lui livrais. Et puis il m’a offert une chorégraphie dans cette petite cour traversée par les habitants qui rentrent chez eux. Un petit moment hors du temps.
Aux autres tables, une poétesse et une musicienne, parmi les quelque 70 artistes que le théâtre a embauchés durant et à l’issue du confinement pour développer ces consultations originales. Créées il y a une dizaine d’années pour être réalisées dans l’espace public, elles ont d’abord été poétiques et scientifiques. Pendant le confinement elles sont devenues téléphonées (lire notre n° 282). Et sont désormais incarnées, au Théâtre des Abbesses mais aussi à l’Espace Cardin dans le 8e. Beaucoup des artistes sont associés au Théâtre de la Ville et ont déjà travaillé l’improvisation auprès de patients hospitalisés.
Après une vingtaine de minutes de ce colloque singulier, on repart avec en poche une ordonnance personnalisée à l’en-tête du Théâtre de la Ville. Pour ma part, quelques exercices respiratoires et la projection d’un film documentaire américain. Et vous, vous prenez rendez-vous quand ?
Jusqu’au 31 juillet, Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses, métro Abbesses, gratuit mais réservation obligatoire sur theatredelaville-paris.com