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juin 2021 / Culture

Raoul Dufy, lumières sur la capitale

par Noémie Courcoux Pégorier

Les œuvres rassemblées au musée de Montmartre proposent une narration nouvelle autour de la carrière du peintre, d’où émerge son lien particulier, intime, à Paris.

Le cheminement au fil des six pièces de la demeure montmartroise dévoile et déroule ses créations sur divers matériaux et formats, dont la cité est la principale inspiratrice.

Originaire de Normandie (il peint aussi Le Havre) et ayant voyagé en diverses régions de France, Dufy débarque gare Saint-Lazare en 1899. Il décrit avec force couleurs la contemporanéité vive d’une époque alors pleine de transformations. Nombre de ses œuvres présentent les détails propres à Paris, qui devenait alors « lumière » (techniquement). Il aime à la parcourir, en glaner les sensations urbaines et populaires. Au gré des pièces de l’exposition, on embrasse vues d’ateliers, d’intérieurs, de personnages, de lieux et natures mortes.

Dès l’entrée de la visite, deux de ses autoportraits nous accueillent. Distants d’une carrière, ils mettent en exergue la détermination affirmée par Dufy de ses choix artistiques.

Suit un aperçu de ses multiples créations d’illustrations, gravures, lithographies, typiques de scènes et décors parisiens d’antan. Puis, on passe parmi sièges, canapé et paravent des manufactures de Beauvais. Une végétale douceur se dégage de ce mariage fabuleux entre savoir-faire et créativité.

Flâneur en lévitation

À l’étage, visions d’extérieurs et périphérie parisiens : les toiles dévoilent des scènes semi-urbaines où canots et maisons résonnent de clameurs humaines. Sur ces impressions joyeuses, on découvre alors la fameuse Fée Électricité (présentée en 1937 à l’Exposition internationale), recouvrant les pans d’une alcôve.

Enfin, quelques œuvres plus tardives dévoilent une autre ville-lumière. Même sujet, sa palette pourtant y est autre ; il traite de la cité entrée dans la modernité. Ses dernières représentations déploient une vision aux contrastes plus accentués.

À défaut de destinations exotiques, cette promenade aérienne – Didier Schulmann, commissaire d’exposition, qualifie l’artiste de « flâneur en lévitation » – dégourdira les sens, avec une nouvelle vision de décors familiers et la version ancienne de décors qui perdurent. •

Image : Adagp, Paris 2021

Dans le même numéro (juin 2021)

  • Le dossier du mois

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  • La Chapelle

    Ateliers Vélo

    Florianne Finet
    L’association « Retour vert le futur » organise régulièrement des ateliers gratuits de mécanique dans les quartiers populaires du 18e. Avec un objectif : démocratiser la pratique du vélo.
  • Montmartre

    Les dames pipi gagnent aux Prud’hommes

    Stéphane Bardinet
    Après plus de cinq ans de procédure judiciaire, six « dames pipi » parisiennes ont obtenu gain de cause contre la société néerlandaise 2theloo, gestionnaire de plusieurs toilettes de lieux touristiques parisiens.
  • Histoire

    Amiraux-Simplon : un quartier plein d’histoire

    Danielle Fournier
    Le 18e du mois a quitté la rue Marcadet pour s’installer au cœur du quartier Amiraux-Simplon-Poissonniers. Venez nous rencontrer et visiter ce quartier, à l’écart des parcours touristiques qui prennent d’assaut la colline du Sacré-Cœur pour voir Paris d’en haut.
  • Culture

    Ils font parler du 18e

    Sylvie Chatelin
    Le jury de la 5e édition du concours Filme ton quartier organisé par France 3 et présidé par Jean-Pascal Zadi, a classé Petite Sœur à Barbès 4e sur 350 films reçus. Une belle réussite pour ce (très) court métrage tourné par un duo enthousiaste et militant et qui lui assure une diffusion.
  • Les Gens

    Elle court, elle court, l’infirmière

    Noël Bouttier
    Rencontre avec Fatoumata Sankharé, athlète de haut niveau qui a commencé à courir à la trentaine, sans jamais lâcher son métier d’infirmière.

n° 230

octobre 2024