Le bureau ne fermera pas fin novembre. Mais si la mobilisation semble avoir porté ses fruits, tout n’est pas gagné pour autant.
Notre dernier numéro s’était fait l’écho de la fermeture annoncée de la poste Vauvenargues et de la mobilisation citoyenne qui s’ensuivit. Le travail de fourmi, réalisé par les lanceuses d’alerte, mérite d’être mis en évidence. Car ce sont d’abord des femmes qui ont été à l’initiative de la première pétition. Relayée et amplifiée par l’action des syndicats et des partis politiques, cette mobilisation* de la population a permis de faire reculer la direction de La Poste. Le 3 octobre, le vote à l’unanimité d’un vœu au conseil d’arrondissement allant dans ce sens a aussi contribué à légitimer, si besoin était, ces vives réactions.
La défense du service public par les habitants eux-mêmes a payé. « L’opération sauvetage a fonctionné » (Barbara Gomès, présidente de la commission de présence postale).Mais si on peut se réjouir de ce rétropédalage, qu’en est-il vraiment ? D’abord il n’y a rien d’écrit. Pour Olivier Gault (responsable CGT Postaux) : « La Poste ne renonce jamais ». Les élus du Conseil d’arrondissement ont reçu, via Gérald Briant (adjoint au maire PCF, en charge des services publics), un mail de La Poste, envoyé le jour même. C’est dire la nervosité de la direction de l’entreprise « compte tenu des inquiétudes exprimées, de la mobilisation des habitants, du lancement d’une pétition, des messages postés sur les réseaux sociaux et des témoignages dans les médias ». La Poste a annoncé en comité technique (réunion avec les syndicats) que le dossier Vauvenargues était retiré. Mais, dans son mail aux élus, il n’est question que de « suspendre » le projet.
Le groupe va « prendre le temps de l’écoute et de la concertation ». Mais pour Olivier Gault : « C’est une habitude dans cette entreprise de trier les invités » aux concertations.
Les signes d’inquiétude demeurent
Et la fermeture du guichet bancaire est toujours possible, comme cela s’est passé pour la poste rue Duhesme. « Quand il y a suppression d’un service, c’est la préparation à la fermeture définitive. On l’a constaté partout ailleurs », affirme le syndicaliste. Cela résonne avec la question des boîtes à lettres sur pied et de leur entretien (lire notre n°307). « Elles ne peuvent être ni enlevées, ni fermées définitivement sans l’accord de la mairie. Aussi sont-elles obstruées par l’entreprise. Cela n’annonce rien de bon, car cela permet de les retirer des tournées », affirme Olivier Gault.
Mme Loric, à l’initiative de la première pétition, rappelle qu’elle a constaté qu’il y aurait plutôt de plus en plus de monde dans l’agence. Elle s’étonne ainsi que La Poste « n’ait rien fait » pour contrecarrer une baisse supposée de la fréquentation. Et rejoignant en cela les revendications des syndicats et des partis politiques, elle pense qu’il faudrait élargir les horaires, mettre plus de fonctionnaires et approvisionner les distributeurs souvent « vides à partir de vendredi midi ». Car pour elle, la poste est à la fois « un service public, un lieu de proximité et un lien social ».
Tous, syndicats, partis politiques, habitants, commerçants se retrouvent sur la même longueur d’onde pour le retrait total du projet et restent vigilants quant au maintien du bureau de plein exercice. •